Nous ne sommes rien SOYONS TOUT |
Tract diffusé à l'occasion des manifs du sommet du Québec Adresse de contact C.P. 266, succ.C Montréal, Québec H2L 4K1" |
À nous, exploités, opprimés, aliénés, marchandisés bref prolétaires, il ne nous est jamais proposé que de revendiquer plus de démocratie, plus dégalité, plus de droits sociaux, plus deÖ sans jamais toucher à la base de tous nos problèmes : le capitalisme comme système dexploitation et rapport social entre les humains. Partout dans les rangs des soit-disants opposants à la mondia-lisation des marchés, ce nest souvent quune sinistre apologie de léconomie et de létat, comme chez Bové, leur vedette médiatique.
Ce Walesa du roquefort qui traite les autres den face danti-économiques soutient que lui et ses ami-e-s sont les mieux placés pour faire rouler ( ! ) léconomieÖ évidemment de façon durable et équitable. Il sagit bien sûr dune allégeance manifeste aux termes centraux de la domination capitaliste. Mais plus insidieuse parce que proche de nous, marchant à notre pas, est cette nouvelle tendance à lextrême du citoyennisme respectable : il sagit bien entendu de cette mouvance qui se proclame anti-capitaliste, anti-autoritaire, autogestionnaire, et tutti quanti. SOUS LE NOUVEL ANTI-CAPITALISME : LE CAPITAL ! ! ! À cette aile radicale qui sy connaît en rhétorique anti-capitaliste et manie bien les déclarations de principes on serait porté à répondre : cause toujours, mon lapin ! En fait, ils en veulent au capital financier, aux corporations ; cest le vieil anti-impérialisme qui revient par la porte den arrière. Le socialisme puéril dhier sest transformé en un anti-capitalisme de bon aloi assorti dune exigence de démocratie totale. Toutes les séparations capitalistes y sont magnifiées comme autant didentités réelles à sauvegarder et à promouvoir (sexe, âge, race, nationalité, rôles sociaux ou économiques, minéraux, végétaux et cosmos, la liste est infinieÖ). Cette aile turbulente brasse bien, timidement, la cage de leurs aînés plus respectables mais cest pour les accuser, devant la galerie médiatique, de trahison. En outre elle agit le plus souvent comme troupe de choc des partis et syndicats qui sen servent à leur tour comme épouvantail. Pétries de messianisme militant, toutes ces bonnes âmes veulent radicaliser les luttes, organiser la résistance voire préparer loffensive mais la radicalisation et lextension des luttes nest pas une question de volonté et dorganisation militante (quoiquune certaine forme de volonté et dorganisation y soit nécessairement présente). Notre rejet de la frénésie activiste non-critique nest pas un rejet de la possibilité de luttes réelles dont nous serions, comme tous, partie prenante à divers niveaux. Simplement, toute formalisation orga-nisationnelle de ces luttes nest plus envisageable et cest au sein même de la classe dont nous faisons partie que doit se trouver les lignes de rupture avec la prison consensuelle du Capital et le féti-chisme des catégories économiques et sociales. Linévitable assaut contre tous les dispositifs citoyens, étatiques et para-étatiques, devra évidemment se débarasser de ce dogme faisandé de la non-violence ainsi que du vieux fond de morale qui maquillent actuellement, au point de le défigurer, tout mouvement de contestation. Pour tendre à la production de nouveaux rapports sociaux, les attaques contre le capitalisme doivent déjà contenir une communisation de la lutte et des rapports qui sen dégagent. Il ny a plus aucun projet positif, aucune affirmation prolétaire possible à lintérieur du Capital. Les limites même de toutes les luttes revendicatives (démocratisation et humanisation du système) posent plus que jamais la nécessité de labolition du capitalisme, donc du prolétariat.
2. Le citoyennisme, stade suprême du réformisme
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