CHANTAL CROS
 
L’espace di Diogène!
Lo spazio di Diogene
trad. Angelo di Mauro
Mon espace est sacré
et l’environnement en est cerclé,
comme le tonneau de Diogène.
     Je hais la foule et la promiscuité.
     Il me faut la hauteur et l’ensoleillement de la colline.
J’adosse mon tonneau à la pente et aux rives,
loin des embouteillages et du bruit de la ville.
Mais je vis à l’orée des hommes.
     Come un berger je passe dans les zones habitées.
     Mais je dors dans l’enclos sur les herbes des prés.
Pas de cerbère ici, chacun y peut venir,
mais pour y pénétrer, il faut mériter l’antre.
Je choisis mes amis.
     Ils me choisissent aussi, respectant mon oeillet,
     celui mauve charteaux, aux collerettes rosées.
Je peux par la chatière recueillir les oiseaux;
les noires hirondelles nichent sur les corbeaux.
Toute migration s’arrête ici.
     Mon espace accueille le pèlerin avide.
     J’offre le saucisson et le seigle en asile.
Du haut de mon perchoir, j’observe à l’abri
le monde environnant, la nature magique.
Mon tonneau pèriscope me montre souvent l’île.

 

Il mio spazio è sacro
e l’approssimazione è cerchiata
come la botte di Diogene.
     Io odio la folla e la promiscuità.
     Mi piace l’altezza e l’insolazione della collina.
Io accosto la mia botte al burrone o alle rive
lontano dall’imbottigliamento e dal frastuono della città.
Ma io vivo ai margini dell’umanità.
     Come un pastore, percorro le zone abitate,
     ma dormo in un recinto sulle erbe vicine.
Nessun cerbero qui, ognuno può venirci,
ma per penetrarvi, bisogna meritare la solitudine.
Io ho scelto i miei amici.
     Anch’essi hanno scelto me, rispettano il mio occhiello
     quello malva certosino, dai collaretti rosati.
Io con la trappola posso prendere gli uccelli;
le nere rondini nidificano sui corvi.
Ogni migrazione si ferma qui.
     Il mio spazio accoglie il pellegrino avido.
     Io offro il salame e la segale come ospitalità.
Dall’alto del mio osservatoio, scruto al coperto
il mondo circostante, la natura magica.
La mia botte periscopio mi mostra spesso l’isola.