CROCIFISSO IN SALA MENSA.
coming soon.
 
TERRA (terre).
Je déteste la terre, la terre où je suis né. Cette terre qui me tient lié, cette terre où sont dessinées les limites de ce qui nous est accordé. On ne m'a pas mis dans la marge, je m'y suis réfugié, en comptant les jours, dans la fébrile attente du désastre, que j'invoque, réfractaire.
 
COTIDIE MORI (meurire chaque jour).
Accouché d'un ventre cruel ou indifférent. Chaque minute qui passe. Ce qui est vécu est mort. Je nais et puis je meurs, combien de temps ai-je vécu? Rien qui ne dure plus d'un instant. Illusions et regrets qui regardent un temps, passé ou futur, qui ne m'appartient pas. Mais je ne me cache pas, non, je ne cherche aucune consolation: les yeux baissés, je ne regarde plus en arrière. Je ne regarde plus en arrière. Je meurs chaque jour.
 
IL MODO, IL MOTIVO, IL FINE (le moyen, la raison, le but).
"Lutter tête basse peut cacher l'incapacité tragique de lever la tète pour considérer le meilleur moyen de se battre". La raison pour laquelle on choisit de se battre. Le but pour lequel on se bat.
 
L’UNA O L’ALTRA (l'une ou l'autre).
Face à moi. Trop. Je vois les veines gonflées, serrées. Et c'est comme si le sang qui bat était le mien. Cette fois mon cynisme ne servira pas. C'est dans son acte que ma salive se bloque. Si je ne suis pas ce garçon-là c'est par hasard. Si je ne suis pas ce garçon-là c'est pour quelque chose. Je ne suis pas ce garçon-là.
 
UOMO QUALUNQUE (un homme quelconque).
Tu achètes ton confort au supermarché, tu te noies dans les autres. Tu te perds avec ta douleur. Tu ne remets même pas en question ce que tu ressens. Perdu dans une apparence hédoniste. Tu te renies pour ne pas avoir à te rendre compte de ta différence.
 
DUE GRAMMI DI RIVOLUZIONE (deux grammes de révolution).
Deux grammes de révolution La farce continue, la révolution est morte dans la bouche pleine de rhétorique de ceux qui s'en vantent et ne la font pas. C'est seulement un autre rôle, le tien, dans l'insupportable théatre social. Tu es tout ce contre quoi tu croyais lutter, tu es devenu ce qu'ils veulent. Tu as perdu. Nous avons tous perdu.
 
OGNI MIO GESTO (chacun de mes gestes).
chacun de mes gestes Sa voix se poursuivait. Moi, immobile, au centre: "ce n'est pas comme ça que tu vas dormir cette nuit". Parce que ce que nous avions devant nous alors, serait devenu qu'un signe gravé dans la conscience, une présence inéluctable. J'ai sectionné chacun de mes gestes, pesé chacun de mes mots, mais les différences m'éloignaient du souvenir de qui j'étais. Je me suis dit: "nuit, fais-moi devenir nuit aussi". Ma nouvelle lucidité n'a servi à rien. Son rire était plus fort que le mien. Minute après minute une nouvelle aube s'évanouissait.

Translations by Caroline Pirri.

(BACK)