Le Lac de Genevre


Alpes Cozie, été 1987

Il y a longtemps je volais sur ce délabré chemin muletier poussé par 30 chevaux, aujourd'hui j'avance péniblement avec 30 kilos sur le dos; dure punition pour avoir ouvert avec les pneus à griffe, à ce moment-là, ces mêmes grands sillons qui aujourd'hui me trébuchent.

Mon coeur bat à 9.000 tours au minute, mais n'est a pas une deux cents cinquante à me pousser, c'est un sac à dos plein d'émotions et des boîtes de peinture ce qui me freine.

Je suis arrivé: voici le petit groupe des maisonettes abandonnées. Dans une des quelles Toni etait retourné à habiter, unique présence la sienne et devenu sauvage le vieux plusieurs de la végétation qui était en train de le reprendre le terrain où, de quelque siècle, broussailles et ronces ils avaient été chassés par le dur travail de générations entières de ceux-là qui nous appelons "Vitouns".

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J'avais rencontré ce personnage de soixante-dix révolus, l'année passée quand j'étais monté jusqu'ici en haut pour grimper un surplombement dominant les maisonettes de la bourgade.

La paroi ne m'avait pas trop impressioné pour la difficulté de montée, plutôt parce qu'elle me paraissait un tableau grise, propre, prête à recevoir un dessin. Me voir monter en adhérant à la roche comme un lézart vert, avait laissé indifférent le montagnard, un peu moins les deux bouteilles de "Dolcetto" que j'avait extrait du sac après avoir descendu; de son côté il mit du fromage et une grand envie arriéré de converser, ou mieux, de raconter.

Il me révéla d'être revenu où il était né, tout de suite après avoir arrêté de travailler, après avoir peiné en tournant pour le monde dès quand il était jeune et, dans la plaine saluzzese pendant les derniers temps.

Avec seulement une petite retraite il n'avait pas voulu rester en ville et aussi en se sentant plus digne ici, mais de temps en temps, il se sentait désespérément perdu.

Je ne rappelle pas comme nous décidions d'empêcher, à n'importe qui, d'escalader la plaque et de peindre sur elle une gigantesque carte de l'Europe sur laquelle nous aurions marqués les places où il avait vécu en travaillant, mais bien sûr ça il fut décidé à la fin de la deuxieme et dernière bouteille.

Mon nouvel ami avait un tas de boîtes de peinture acheté pour la maison et jamais employées par survenue apathie; maintenant il aurait utilisé le pinceau pour quelque chose de moins banal, pour un monument à lui-même en vie, quelque chose d'inutilement beau, d'artistique.

La semaine suivante je revins avec un dessin d'un metre par deux; nous l'installâmes verticalement sur un châssis en front au surplombement, a 50 metres en le protégeant avec un abri de rameaux. Cette fois je portai quatre bouteilles; à la troisième Toni se permit de me demander comment nous aurons fait à reproduire le dessin dix fois plus grand sur la paroi et à la quatrieme je trouvai le courage de lui exposer le plan que me semblait très fou jusqu'à un verre avant.

Nous sautâmes une fin de semaine et enfin remontâmes le chemin muletier avec un motoculteur surchargé des équipements de montagne, des pinceaux et un chevalet de photographe avec dessus monté ma plus bizarre invention, le coeur de l'entreprise, car exactement ainsi nous vivions le moment: comme une épopée. Nous plaçâmes le tréteau à un metre et demi du dessin; centré au place de l'appareil-foto j'avait mis un petit miroir solidaire à un levier telescopique qu'arrivait a tâter toutes les parts du modèle graphique.

Nous pouvions travailler seulement le matin quand le petit miroir pouvait recueillir le soleil et la paroi était en ombre de façon qu'on pût reveler le reflet projeté sur elle, mais malheureusement la trace était trop mince; je remplaçai le miroir plan avec une parabole tirée par un vieux fanal, en resolvant le problème, mais en perdant une autre semaine.

Finalement je me trouvais pendu sur la paroi lisse et glissante avec un petit seau de peinture pendu au baudrier, un petit pinceau entre les dents comme un pirate au abordage et beaucoup de doutes sur la santé mental d'un personnage à peine entré dans les quarante et d'un autre deja avancé de long temps dans les soixante.

Le truc est simple a dire: Toni tâtait le modèle avec l'extrémité du levier et moi, je suivais le signal lumineux concentré sur la paroi par la parabole en passant le pinceau dessus.

La fatigue de manoeuvrer cordes et poulies pour me soutenir, était terrible mais je ne pouvais pas demander aide à personne, au moins jusqu'à quand je n'eusse pas achevé moitié de l'oeuvre de traçage du contour des états et mon copain aussi pretendait montagnes et fleuves!

La troisieme semaine deux garçons bien forts, les premieres personnes que nous rencontrions en haut, nous firent remarquer que la pluie aurait tôt effacé nos efforts; alors Toni se lança dans une leçon de météorologie locale et clarifia que le vent n'aurait pas permis aux gouttes d'eau d'outrager l'oeuvre.

De ma part je leurs convainquis à enlever les baudriers du sac à dos et de nous donner une main; avec amusement les deux nous aidèrent à terminer le traçage.

Maintenant Paris avait sa Senne, Saluzzo son Po et Colonia son Rhin; par fortune que le vieux n'avait jamais été en Amerique!

L'été était en train de s'en aller avec dignité sans arroser la vendange et en laissant cette malheureuse éventualité à l'automne; peut-être nous avions fait un bon verre de vin par l'année a venir quand je serais revenu à revoir "l'Europe Suée"; ainsi nous avions baptisé l'oeuvre désormais achevée.

Était figurée tout la partie sud occidentale, Angleterre inclue et à est nous avions étendu le mur de Berlin de la frontière polonaise jusqu'à Jugoslavia en suivant une fissure extraordinairement fidèle à la carte.

Rien des autres frontieres parmi le dessin parce que, comme disait Toni, tout le monde c'est pays et personne te demande d'où tu viens si tu est d'accord à faire ces travailles-la qu'aucun autre du places est plus disposé à accepter. La mer était la roche propre, la terre était de un jaune de vieilles cuisines, les fleuves d'un croyable bleu clair detachaient sûrement plus prope du réel, au contraire le nord Afrique nous le avions obtenu en élaguant les buissons dessous la paroi.

À ce respect, un des nos deux collaborateurs nous fit remarquer que les buissons seraient tôt grandis, en perdant les contours en "envahissant" la partie dominante.

Alors le vieux pontifia:

- Pourquoi, n'est pas ainsi qu'il succéde vraiment? Ils viennent au nord a prendre ma place, à faire les travailles plus vilain.

Ce-là que jusqu'à maintenant, moi je pris par le récit je n'ai pas revelé, est que le vieux devenait toujours plus imprevisible, en passant souvent de un amical enthousiasme à la plus sombre désespoir par se jeter en veritables agressions verbales, aussi vers de moi.

Ce-ci avait éloigné nos improvisés aidants et en fin nous restâmes seuls à fêter la fin du travail; je ne pus pas faire à moins de déboucher quelque bouteille aussi si, comme un animal, je pressentis la tempête que si serait déchainé sur cette place de loups.

Dans les ans '50 Toni avait encontré une bonne espagnole à Lutry en Suisse et maintenant qu'il s'était rappelé de ça, il exigé aussi le Lac de Ginevre sur lequel il accompagnait au dimanche sa belle-dame; il me fit comprendre qui j'aurais dû lui peindre tout de suite le lac.

Après beaucoup de fatigue, je n'avais aucune intention de seconder chaque son caprice; je proposai de faire à la mexicaine: mañana!

Il Prit à grogner et insista encore maintenant je cherchais d'ignorer la chose. Au lieu de le calmer, cette ma attitude lui fit sauter les fusibles et le poussa tout d'abord à me menacer en Occitan par étendre après les menaces à tout le monde; en fin se dirigea decidement vers la base de la paroi avec une boîte et pinceau.

Le vieux, malgré le remarquable lest liquide en corps, monta comme un chat un escalier qu'arrivait à peine à la Sicilia et, avant que je me rendisse compte, il tomba dessus un pierre aux pieds de la paroi en se fendant la tête en deux, en deux parties comme notre Europe d'alors.

Je redevins lucide en un moment; quand je constatai qui il y avait resté mort je réagis avec le désespoir des impuissants: je visai aux plaines assassines et lançai contre la paroi la dernière boîte de peinture bleu clair qu'explosé au centre en la salissant.

**

Maintenant je suis dessous au surplombement, la peinture ne servira plus; comme disait Toni les intempéries n'ont pas aucunement entamé l'oeuvre. Je m'approche en zigzaguant pour jouir dès tous les points de vue, mais seulement quand je suis assez voisin "je vois".

Ce-là dont je m'aperçois seulement dans ce moment est fantastique: dans le point dans lequel une année avant avait impacté la boîte maintenant il y a une bouche bleue clair!

C'est une bouche ouverte dans un sourire avec le découpage des lèvres plus en bas vers du côté français et avec le reste tout contenu à l'intérieur de la Suisse.

C'est l'hommage posthume d'une Europe des plaines au montagnard déraciné que l'a parcourue avant et arriere en suant: ce-là c'est son Lac de Genévre!

FIN

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