da LE PETIT BOUQUET
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Le quotidien électronique de l'actualité française
No 708 - Paris, le mardi 30 mai 2000.


François Bonnet souligne, dans Le Monde, que " La Tchétchénie se
transforme en une vaste caserne russe. " Une grande caserne et, au milieu,
des petits Tchétchènes écrasés, comme de vulgaires cafards. " Près de 100
000 soldats quadrillent les trois quarts de la république rebelle, alors
que les bombardements massifs se poursuivent dans les montagnes. Moscou
installe les infrastructures d'une occupation militaire permanente alors
que, dans Grozny dévastée, la reconstruction reste invisible. " Dans son
chapeau, le journaliste précise la position des intellectuels russes qui
dénoncent, pour " la première fois, la guerre à caractère génocidaire menée
contre le peuple tchétchène par le président Poutine et ses généraux. "
Mieux vaut tard que jamais. Pessin, sous un dessin légèrement glauque,
rappelle que pour les généraux de Poutine, " tant qu'il y aura quelque
chose à reprendre, on ne sera pas tranquille. " Occupant donc les trois
quarts de la république, les Russes tentent désormais de parer aux
opérations de guérilla des combattants tchétchènes par un régime
d'occupation militaire renforcée, et poursuivent les opérations de
nettoyage à Grozny et dans toutes les localités environnantes. Un encadré
montre qu'aucune enquête russe n'a abouti sur les crimes de guerre. Le
représentant spécial du président Poutine, chargé de faire respecter les
droits de l'homme, répond avec embarras aux accusations de crimes du
guerre, d'exécutions sommaires, de viols, de pillages, commis par l'armée
russe, et répertoriés par plusieurs organisation internationales. " Plus de
300 procédures judiciaires ont été ouvertes, plusieurs concernent des
soldats russes et nous travaillons avec ces organisations internationales
", assure-t-il. Mais aucune enquête n'a cependant abouti. On prend toute la
mesure de laposition russe avec le témoignage du général Kagebirkine : " La
Tchétchénie, c'est la Russie, et le pouvoir fédéral veut que les gens se
sentent bien ici, à Grozny. " Et pour que les gens se sentent bien, il sont
près à se plier en quatre.

> Stephane Bourgouin
Le Petit Bouquet (C) 2000