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Scienze della Mente, Filosofia, Psicoterapia e Creatività
Mind Sciences, Philosophy, Psychotherapy and Creativeness 

  N. 3, an 2.me, janvier 2005 

"ECRIRE DU DEDANS"

"Le pouvoir psychiatrique"  recension par P.-H. Castel

Le pouvoir psychiatrique de Michel Foucault (Cours au Collège de France, 1973-1974), Hautes Etudes, Gallimard et Seuil, Paris, 2003, édition par Jacques Lagrange, sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana, suivi de « Situation du cours », par Jacques Lagrange, 399 p., index des notions, des personnes, puis des lieux, 25 €.

 

 Ecriture superbe, érudition fourmillante (servie par un travail admirable sur les notes), éloquence jamais en défaut, le dernier Foucault paru dans la série des Cours au Collège de France a tout pour séduire. L’excellente « Situation du cours », de J. Lagrange, permet à la fin de mieux saisir la nature du dialogue que Foucault y poursuit avec ces grandes ombres qui traversent le texte, Althusser, les Deleuze et Guattari de L’anti-Œdipe, Robert Castel, Lucien Bonnafé, Erving Goffman, Cooper et Laing enfin. J’y ajouterai sans aucun doute Lacan, dont la notion de « discours », tout à fait contemporaine, liait également pouvoir et vérité de façon substantielle, quoique irréductible. Le contexte historique ainsi fourni au lecteur avec rigueur, le compte rendu peut du coup s’attacher à l’argument même de Foucault. Car ce cours, selon la juste remarque de Robert Castel, inaugure la « seconde lecture » de L’histoire de la folie : non plus la lecture romantique, centrée sur l’histoire des représentations et la crise des limites du représentable que la folie incarne, comme « déraison », mais la lecture militante, exhumant les racines de « l’ordre disciplinaire » princeps que fut l’aliénisme, ordre dont la forme, c’est le cœur du cours, n’attend plus que d’être exporté partout dans la vie sociale comme type original du pouvoir, et de survivre au-delà de sa propre déchéance comme paradigme psychiatrique, dans la généralisation de la « fonction-psy » à l’école, dans la justice, etc. Foucault, d’ailleurs, cessera vite de théoriser à ce sujet, participant aux premières heures d’un GIA (Groupe Intervention Asile) quasi homologue au GIP (Groupe Intervention Prison).

        Construit en navette permanente, du détail à l’ensemble, de l’histoire plus positive de la psychiatrie à la conceptualisation clairement spéculative des termes-clés du livre (ordre disciplinaire, vérité), ce cours admet en gros deux grandes divisions.

       De Pinel à Leuret, et Foucault insiste sur la réelle co-appartenance des deux à la même constellation théorico-pratique du « traitement moral », l’émergence de l’ordre disciplinaire est retracée jusqu’aux années 1840. La loi de 1838, ni aucun grand événement ponctuel, n’ont à cet égard de privilège : c’est au mouvement général qui a pu, pour d’obscures raisons, faire de l’asile la solution à un problème majeur (anthropologique, pour faire vite), que Foucault s’attache. On pourrait qualifier de retour éclairant de Leuret sur Pinel la stratégie adoptée. Car loin de voir chez Leuret la dégénérescence autoritaire de l’option humaniste et rationaliste d’un Pinel, le Leuret de Foucault extrairait la substantifique moelle du « traitement moral » comme discipline : le savoir, réputé si faible des aliénistes, s’y révèle comme pouvoir, mais comme pouvoir « capillaire », objet d’une « microphysique », qui façonne et assujettit chaque individu à sa propre mesure (mesure censée, circulairement, conférer au savoir aliéniste sa teneur d’objectivité quasi-scientifique). Excellemment contrasté avec l’exercice violent de la « souveraineté » du pouvoir (voir un long passage sur la porphyrie du roi George II traitée par Willis, qui en inverse toutes les valeurs), « l’ordre disciplinaire » procède en plusieurs temps. S’il classe, son mot d’ordre épistémologique dès Pinel, c’est pour créer de l’irrécupérable. Sur cet irrécupérable « anomique », s’exerce alors le surpouvoir d’une surnormalisation. Mais le « réel », et le réel seul, intensifié par les procédés aliénistes (disproportion des forces, usage de l’espace, contrôles minuscules du quotidien), motive cette surnormalisation : nul arbitraire, que le poids entier de la « raison », en sorte que le fou « cesse de prendre du plaisir à la folie » (p.165). Et le discours aliéniste est ainsi disséqué, un peu comme Propp analyse les contes, en trajets impératifs pour ses sujets fictionnés, tous soumis à une grammaire implacable.

            Foucault suit alors, dans un deuxième temps, l’extension du paradigme aliéniste, puis cherche à identifier le lieu de sa crise, et les formes originales de sa généralisation sociale. Un des passages historiquement les plus convaincants du cours est l’analyse consacrée, bien avant la naissance du thème de l’enfant fou, à la psychiatrisation des idiots. La surnormalisation des enfants produits comme hors-normes par le système pédagogique lui-même aboutit alors à ce qu’on invoque « l’instinct » comme foyer d’irréductibilité — et de l’instinct à la perversion, le chemin sera court. Mais trois autres dimensions intellectuelles et pratiques du post-aliénisme entretiennent entre elles des rapports étroits : l’apparition du savoir neurologique, la « crise » de l’hystérie, et l’horizon de la psychanalyse, entendue comme première dépsychiatrisation, parce qu’elle prélève justement dans la crise hystérique, non l’hystérie, mais la crise elle-même, comme régime autonome, oublié et faisant là retour, de la vérité elle-même. Foucault conçoit la naissance de la neurologie comme la conjugaison paradoxale d’une clinique des surfaces (quand la médecine évoluait vers l’étiologie physiologique profonde des symptômes) et d’une technologie de l’examen par ordre et réponse motrice, qui enfouit l’obéissance dans la texture la plus reculée des intentions, les normalisant radicalement sous l’œil médical. Mais si le scandale de l’hystérie a éclaté chez les neurologues, c’est précisément, pense-t-il, parce que le contrôle disciplinaire y était devenu absolu, poussé jusqu’aux « fibres du cerveau ». Car que craint suprêmement le savoir aliéniste ? La simulation : non pas la normalité simulant la folie, mais la folie simulant la folie et se repliant par là tellement en soi-même qu’elle ferait avorter son objectivation, minant la caution ultime du savoir-pouvoir. Et voilà les hystériques, du coup, promus par Foucault « vrais militants de l’antipsychiatrie » (p.253). Ce danger étendu à tout le champ couvert par l’aliénisme explique le recours aux trois procédés qui ont marqué la psychiatrie de la seconde moitié du 19ème siècle : la drogue (surtout le haschich), l’hypnose et la présentation de malades, formalisée comme une démonstration de la clinique. Pour Foucault, il ne s’y est jamais agi de discrimination clinique fine, mais d’un seul partage à redémontrer sans cesse, celui de la folie et de la non-folie, partage dont tout le reste découlait.

            Jugement, on le voit, impitoyable.

            Or bien sûr, trente ans après, armé des recherches de Robert Castel, Marcel Gauchet et Gladys Swain, Jacques Postel, Claude Quétel, Roy Porter, Ian Goldstein ou Juan Rigoli, il est facile de se pencher avec ironie sur les lacunes historiques de la thèse de Foucault, et de juger que, faute de matériaux plausibles, elle ne vaut plus grand-chose. Mais ce serait perdre de vue l’exigence proprement foucaldienne de construction du problème (de l’aliénisme aux sources de la psychiatrie et de ses conséquences sociales) dont ces éminents historiens ont tous tenu le plus grand compte. Sur ce plan, on est moins facilement quitte, et pour le dire, toute critique du cours un peu ferme est comptable de sa méthode et de ses concepts, pas seulement de ses contre-exemples.

            En se préparant donc à une telle critique de fond, on commence aussi à mettre en ordre ce qui, du point de vue purement historiographique, heurte tout lecteur actuel de ce cours. Un premier fait saute aux yeux : il y est constamment question « des » asiles, comme si ce que les aliénistes ont pu assurément rêver avait jamais existé dans les faits, au point de basculer, par le biais du discours disciplinaire, en contrôle effectivement moderne, individualisé, de la folie et des conduites déviantes. Mais « les » asiles n’ont simplement jamais pu exercer le type de contrôle disciplinaire radicale, articulé au traitement moral, qui nous est décrit, pour la simple raison que le choix rationnel d’un tel type de contrôle rencontrait dans les faits un obstacle de taille : la résistance de la province conservatrice, soucieuse à l’échelon local de l’honneur des familles, catholique donc hostile aux Lumières, économe des deniers départementaux à ne pas dilapider dans des établissements dont la finalité répressive directe seule lui importait. Sans pousser trop loin le paradoxe, il serait ainsi bien étonnant que la combinaison de traitement moral et d’institution totale que déchiffre Foucault dans les textes ait jamais existé hors de la maison de santé d’Ivry (anciennement au jardin des Plantes) qu’Esquirol dirigea avec Mitivié. Le placement d’office submergea rapidement les quelques asiles construits à contrecœur, privant, comme on devine aisément, les aliénistes de la clientèle plus accessible à leurs idéaux  thérapeutiques (jeune, aisée, cultivée, etc.). A cet égard, les analyses de Robert Castel [1] , bâtie autour du motif classique idéologie/réalité politique et sociale, diront plus nettement que l’âge d’or de l’aliénisme n’a jamais existé : le triomphe de l’aliénisme, reconduit curieusement par Foucault, c’est d’avoir réussi à faire croire qu’il était la norme de raison à quoi tout le reste devait être comparé, tandis que son programme était entièrement subverti en pratique à des fins brutales (les « pinélières » faisant figure d’endroits pires que les prisons dans l’imaginaire contemporain). Or ceci rejaillit sur le déchiffrement foucaldien du traitement moral. Assumant tout à fait la provocation qui consiste à inverser la lecteur traditionnelle d’un Leuret dévoyant l’humanisme de Pinel et Esquirol, Foucault accentue à l’extrême les germes de répression soft qu’il démasque chez les Pères Fondateurs. A grand prix : car les multiples versions qu’il faut alors produire du traitement moral deviennent mutuellement incompatibles à mesure que le cours se déploie. Opposant Pinel et Mason Cox, Foucault commence par marquer la césure qui aurait consisté à abandonner le jeu ambigu de « la vérité dans le délire et du délire » (p.36) pour lui substituer cette « pression punitive à la fois minuscule et continue » (p.53), d’où le « sujet » de la « fonction-psy » va finalement émerger, non par la psychologisation des corps, mais par une normalisation s’enfonçant jusqu’au ressort de la volonté. Mais le cas légendaire du procès feint soulageant le délirant auto-accusateur demeure entièrement superposable  chez Mason Cox et Pinel. Foucault le sait (p.129 à 131) : il faut, du coup, pour sauver l’édifice, faire basculer Pinel du côté de son prédécesseur ; car le traitement moral a bien été, dès le départ, un procédé de « vérification » du délire. C’est ce qui avait, on le sait, retenu Hegel et toute l’Europe cultivée. Mais si on va trop loin dans cette direction, la continuité Pinel-Leuret s’effondre… et la genèse aliéniste de l’ordre disciplinaire avec. Bref, il reste bien difficile de réécrire le « traitement moral » en mécanisme disciplinaire inchoatif, masqué par humanisme rationaliste. On retrouve plutôt ce geste qui fait servir un auteur à soutenir l’inverse de ses positions historiques, impasse pointée par Marcel Gauchet à propos des idées d’Esquirol sur les passions [2] , tout aussi inassimilable par la conception néo-disciplinaire de Robert Castel.

            Est-ce dire qu’il n’existe aucun « pouvoir psychiatrique », nul « ordre disciplinaire » ? Sûrement pas. Mais la difficulté permanente de l’argument de Foucault est de construire une alternative viable au concept philosophico-sociologique traditionnel de norme. L’imposition de « normalité », qui est un geste social autoritaire, ne coïncide pas toujours exactement avec la « prétention normative » intrinsèque d’autres gestes sociaux qui ne sont pas nécessairement autoritaires. Disons ceci : il y a eu sans conteste une prétention normative des aliénistes à dire le droit en matière de folie. Mais tout usage du concept de norme, et c’est en quoi il s’oppose à l’idée foucaldienne de pouvoir-savoir, implique justement qu’on puisse réellement ne pas la suivre. C’est exactement ce que nous savons désormais des contemporains : le mouvement des fous littéraires redécouvert par Juan Rigoli a hissé à la hauteur du fait social la récusation armée de la nouvelle discipline aliéniste de l’individu « sain d’esprit » [3] . Les antipsychiatres n’ont jamais été des critiques tard venus ; ils ont toujours été engendrés du même pas que la norme prétendant s’imposer, et cela, dès le 19ème siècle. Ce n’est pas dans cette seule direction que la norme exerce son effet. Elle touche aussi la pratique normative par excellence, celle qui concerne directement la folie : le pouvoir rendre raison de ses actes et de ses pensées. Peut-on traiter entièrement comme nulle et non avenue la tentative d’élaboration clinique positive qui fait l’histoire de la psychiatrie au 19ème siècle ? Car il est avéré que sa médiocrité ordinaire a servi des intérêts répressifs extra-médicaux. Mais la difficulté de la réduire à cela seulement éclate quand, pour le mettre en évidence, c’est une contre-clinique, une contre-psychiatrie, que Foucault mobilise : il s’aventure ainsi à opposer le fou qui dit « oui » à tout à l’idiot qui dit « non » (p.213), ou à traiter comme illusoire l’évolution démentielle de certains syndromes (p.253). Notes fugitives, mais révélatrices : car elles font bon marché de la discussion qui fut si longue à structurer et d’où ont émergé, précisément, des tableaux classiques dont on devrait s’étonner qu’ils aient subsisté avec tant de précision aux mutations radicales de l’institution asilaire (voyez l’histoire de la paranoïa, dès la question posée par Lélut des folies « lucides », etc.). Certains aliénistes se sont au contraire posé de façon contradictoire le problème clinique des limites de la raison et on pourrait tout autant admirer leur capacité à accumuler un certain savoir dans des matières où ils restent curieusement indépassés. Mais Foucault a d’autant plus de difficulté à l’identifier qu’il idéalise symétriquement les progrès de la médecine générale de l’époque. Le boulet des conjectures hasardeuses de La naissance de la clinique fait clocher sa démarche, le portant à imaginer des ruptures au sein de continuités qu’il néglige, et surtout, à confondre des programmes scientifiques, voire des utopies, avec les réalités du temps [4] . Sans doute est-ce une autre histoire qui le montre, soucieuse, elle, du décalage entre les dires et les actes, et non de la production des faits à partir des « modalités discursives » qui les suscitent. Il n’en reste pas moins que le glissement permanent du pouvoir-savoir de son côté normatif à sa dimension de contrainte causale finement et inconsciemment structurante laisse le lecteur perplexe. Si le pouvoir disciplinaire avait la force anthropologique qui lui est prêtée, comment l’insurrection de 1860 contre la loi de 1838 aurait-elle pu se produire ? Qu’il y ait des effets panoptiques à la Bentham (p.79) à l’horizon ambitieux des inventeurs de l’asile ou des éducateurs d’enfants handicapés mentaux, c’est sûr. Mais la même période, notait Habermas, voit aussi naître « l’espace public » bourgeois et libéral, et un pouvoir de la presse qui en inverse la structure : car désormais ceux qui surveillent sont aussi surveillés (sans doute pour qu’on s’assure qu’ils surveillent correctement !) [5] . Profondément méfiant à l’égard des théories de l’histoire comme histoire de la raison (la raison, chez le Foucault des années 70 est surtout la rationalisation a posteriori de la microphysique du pouvoir-savoir), le cours contourne avec superbe, au point de les faire oublier, les conceptions alternatives de l’individualisme forgées à l’époque (Tocqueville, Marx), alors même qu’il en retrouve allusivement certains éléments (ainsi, le paradigme de la « discipline » militaire). Mais c’est une part fascinante de L’histoire de la folie « première lecture », eût dit Robert Castel, qui en souffre : car si elle échappait au relativisme, c’est parce que l’histoire de la psychiatrie n’y était pas l’histoire des illusions sur la folie, mais au contraire l’histoire de sa conquête objective, et des effets de la vérité sur les corps et les choses. Pour cela, encore fallait-il considérer la force de la raison en elle-même.

            Cette indécision conceptuelle entre normalisation et normativité en psychiatrie, qu’on serait bien présomptueux de croire lever d’un coup de baguette magique, aboutit en tout cas à ce résultat étrange, que l’asile foucaldien est conçu dans Le pouvoir psychiatrique à la façon d’une « machine à influencer » plus effroyable encore que chez Tausk. Impalpable, échappant à toute dénonciation, qu’elle retourne plutôt à son profit, visant chacun dans sa plus intime intimité et le surindividualisant en le prenant pour cible de ses effets secrets, cette machine contrôle les intentions elles-mêmes, et donc tout « agir possible » (comme il y a chez Kant une théorie transcendantale de « l’expérience possible »). C’est aussi en quoi Le pouvoir psychiatrique est une boîte à outils dont l’intérêt dépasse largement la masse de tout ce qu’il nous fait découvrir : il propose implicitement les plans d’une « machine à ne pas se laisser influencer », à mettre en œuvre, peut-être, sur le présent de notre histoire.



[1] Robert Castel, L’ordre psychiatrique : L’âge d’or de l’aliénisme, Minuit, 1976.

[2] Marcel Gauchet et Gladys Swain, La pratique de l'esprit humain : L'institution asilaire et la révolution démocratique, Gallimard, 1980.

[3] Juan Rigoli, Lire le délire : Aliénisme, rhétorique et littérature en France au XIXe siècle, Fayard, 2001.

[4] Othmar Keel, L’avènement de la médecine clinique moderne en Europe, 1750-1815, politiques, institutions et savoirs, Presses Universitaires de Montréal, Québec, 2001.

[5] Jürgen Habermas, L'espace public : Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, 1962, trad. franç. Payot, 1978.

 

 

 

 

 

 

 

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