Introduzione

3 WMF ITALIA 2000

Une médiation familiale paradoxale:
les Lieu de visite encadrées suite
à violence intrafamiliale.

CHRISTIAN CHAMBERT

ABSTRACT

Home
Papers
   

Country:
France

Language:
French

Les " Point-rencontres 1" rassemblent beaucoup de violences intrafamiliales post-séparation et nécessitent une intervention médiatrice spécifique pour restaurer la place de chacun des parents. Nous avons interrogé les composants de la violence qui constituent la constante sur laquelle les intervenants sont contraints de travailler dans ces dossiers2 où, indirectement, cette violence est faite aux enfants qui en sont toujours les victimes car ils en sont les enjeux. Le Point-rencontre va être un réceptacle et avoir une fonction contenante afin de dégager l'enfant de cette violence dans le paradoxe d'une autorité parentale conjointe impossible. Chacun, parent comme enfant, appréhendera les ouvertures du futur en substitution des interactions de violence qu'ils ont connues.

L'intervenant doit donc prendre la violence comme trame de son action de médiation pour des parents qui ont une autorité parentale à partager alors qu'ils sont " contraints " à un exercice de visite encadré. Quand la violence peut enfin se mettre en mots,3 la rigueur de l'intervention mais aussi l'ouverture4 déplacent fructueusement la violence dans des conflits verbalisés. La médiation familiale devient alors possible et la situation de violence n'est alors plus " sacrifice " pour l'enfant.Restitués comme père et mère, chacun des parents deviennent responsables de leurs enfant, responsabilité parentale que leurs conflits violents leur avaient fait perdre. Le paradoxe de cette médiation familiale prend alors tout son sens d'appui à la fonction parentale.


1 pour notre association ce sont deux fois deux heures mensuelles à l'intérieur d'une maison et de son jardinet pour que l'un des parents rencontre son enfant.

2 violence du côté de chacun des parents, violence souvent de la décision, violence de l'institution Point-rencontre elle- même, violence parfois dans l'organisation des visites au Point-rencontre.

3 dans les rencontres préalables obligatoires, notamment.

4 disponibilité organisationnelle, écoute active, sollicitations diverses pour des rencontres lors des permanences.

Psychologue de la famille, Médiateur familial

 

 

 

 

Index

Introduction : principes et objectifs
Violences parentales ou violences conjugales ?
Non-violence pour l'enfant
De la violence parentale à la médiation paradoxale
Construction subjective pour demain
Conclusion

 
 

Introduction : principes et objectifs

 
 
Les " Point-rencontres "1 sont des lieux indépendants où se gère la reprise de relations enfant-parents, enfants-grands-parents, frères et sœurs. Ce temps est toujours transitoire sous la responsabilité de leurs parents.

Le Point-rencontre est défini " comme un lieu neutre qui s'adresse à toute situation où l'exercice d'un droit de visite est interrompu, difficile où encore trop conflictuel... c'est un lieu provisoire, un lieu de transition afin que les relations reprennent, évoluent et changent, de manière à ce que des rencontres sans intermédiaires soient un jour possibles ". 2
Le principe de base reste que, s'il y a ordonnance, jugement ou arrêt de justice décidant d'un Point-rencontre c'est que la négociation d'une autre alternative n'a pas pu avoir lieu directement dans un premier temps.
L'objectif en est le maintien des relations de l'enfant avec chacun de ses parents et pour ce faire le réaménagement progressif de ces relations dans un cadre de sécurité, serein et dynamique.
Tous les intervenants des Points-rencontres ont une formation de base de travailleur social ou de psychologue. Chacun a suivi une formation spécifique à l'intervention dans les
Points-rencontres et chaque équipe participe à une supervision.

1.1 Contexte.

Les Points-rencontres s'inscrivent dans un contexte spécifique des années 80/90 et fondent leur présence sur le souci de " dédramatiser le divorce " et de préserver le lien enfant/parents dans les familles dissociées où le droit de visite s'exerce de manière très conflictuelle.
Dans les premières recherches de solutions alternatives au vide relationnel de l'enfant et de l'un de ses parents, l'un des vocables qui a présidé à cette réflexion est celui de " l'enfant otage ". C'est d'ailleurs, selon Jean GRECHEZ, " cette notion qui a été à la base même de la création du concept du Point-rencontre.3

1.2 Intérêt de l'enfant.
Le texte fondateur sur l'éthique de la Fédération des lieux d'accueil 4 énonce que " l'enfant est un sujet de droit dont l'un des droits et des besoins fondamentaux est d'avoir accès à chacun de ses parents et à toute personne titulaire d'un droit de visite ".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 Violences parentales ou violences conjugales ?

 
 


Ces lieux de visites encadrées le sont parce que bien souvent l'enfant se trouve aux prises avec une violence intrafamiliale lors de la séparation qu'il est impossible de s'en dégager ensuite. Les juges aux affaires familiales, les juges des enfants, les administrations font alors appel à ces lieux encadrés pour tenter de dégager l'enfant de ces passages à l'acte dont il pourrait être la victime ou encore le témoin.

2.1 Violences exprimées dans les décisions au Point-rencontre à Cholet 5

Point rencontre
Cholet
Dossiers ouverts Violence explicite Violence évoquée Total Violences
1993 19 3 2 5
1994 20 2 4 6
1995 24 3 5 8
1996 16 3 4 7
Total 79 11 17 28

Nous entendons par " violence explicite ", soit des passages à l'acte violents, coups repérés, arrêts de travail, etc. par " violence évoquée " des témoignages ou des propos énoncés dans les ordonnances, les jugements ou les arrêts. Il s'agit là de violences souvent liées au dysfonctionnement conjugal avant, pendant ou après la séparation beaucoup plus que des violences parentales.
Ces violences sont significatives lors des décisions de justice et les enfants en ont été souvent plus les témoins que les victimes.

Pour Jacques PAIN, " La violence, c'est une commotion... , çà touche en plein dans le vécu..., C'est toujours une atteinte..., La violence c'est le débordement du pouvoir. C'est ce qui reste comme recours ultime pour le pouvoir, quand il n'y a plus l'institution pour le servir ". 6
Et dans le cercle familial, nous sommes bien là avec ce problème du pouvoir non maîtrisé où " violenter l'autre" devient une forme d'intimidation, de domination et de prise de risque d'une maîtrise sans débat, la guerre conjugale fournissant les munitions.

2.2 "Conflictualisation" conjugale, atteinte parentale
Dans la "conflictualisation" des relations conjugales, ce sont bien souvent les enfants qui ne bénéficient plus des relations sereines avec père et mère alors qu'ils ne sont pas forcément visés par cette violence intrafamiliale.

Ces violences parentales qui attestent d'un conflit conjugal viennent barrer la route à l'expression affective souhaitée et souhaitable pour l'enfant dans sa double filiation. C'est ainsi que nous rencontrons des parents qui ne savent plus comment " rejoindre " leur enfant qu'ils reconnaissent à peine. La reprise relationnelle ne peut se dérouler sans quelques difficultés et garde la nécessité d'une présence sécurisante et affective.
Généralement, les parents qui viennent au Point-rencontre ont connu de telles difficultés relationnelles qu'il leur est devenu impossible d'accepter la moindre conciliation et la négociation servirait plus leur différend que le bonheur futur de leur enfant.
Ces relations perturbées renvoient aux protagonistes des problématiques narcissiques encore mal étayées et ne pouvant s'assumer sereinement.

2.3 Emprise du désir parental sur l'enfant.
On observe également l'emprise du désir parental sur l'enfant. L'enfant devient le bouclier de son parent hébergeant principal. Le parent visiteur n'existe pas. La justice, pour le porteur du bouclier, a tort de favoriser des relations entre parent visiteur et enfant... La violence est présente faute de vraie rencontre car l'enfant est confondu avec son parent " hébergeant " quand il n'est pas utilisé comme justification d'un " je n'ai pas le choix de le conduire " et/ou parfois porteur d'une parole d'abus, vrai ou fantasmé.
Et nous pouvons faire notre les propos de Ronaldo PERRONE sur l'emprise : " Dans l'emprise, on observe une colonisation de l'esprit de l'un par l'autre "une mainmise", une invasion du territoire, un déni de l'existence du désir chez l'autre, une négation de l'altérité et de l'étrangeté de la victime... La différenciation devient floue, les frontières interindividuelles sont progressivement gommées et la victime est mise dans une relation d'aliénation. " 7
Au-delà de l'emprise violente entre membres du couple, c'est de l'emprise de l'enfant dont il sera question ici indirectement.


2.4 Autorité parentale conjointe, violences et paradoxes
Les décisions de justice attribuent généralement (90 % des cas) l'exercice de l'autorité parentale aux deux parents et, en conséquence, la relation aux enfants doit garder un minimum d'échanges pour s'assumer dans un partage de cette autorité mise à mal par la violence.
La loi du 8 janvier 1993 est venue modifier le processus de reprise de relations et les parents qui gardent une part de responsabilité à partager sont bien souvent dans l'incapacité de l'assumer concrètement tellement les dimensions de la violence viennent parasiter la construction relationnelle et affective.
Les parents ont-ils alors d'autres choix que d'accepter cette solution quand la rencontre est devenue impossible au domicile de l'un ou l'autre des parents pour cet exercice d'un droit de visite ?

Père et mère sont chacun de leur côté aux prises avec de nombreux paradoxes :
· Responsabilité parentale souhaitée dans l'irresponsabilité à l'assumer face à la loi,
· Regard parental envers l'enfant qui doit grandir à la seule condition qu'il leur reste soumis et conforme,
· Accords pour l'exercice d'un droit de visite dans un lieu neutre où l'on pense à l'enfant en ne pensant surtout qu'à soi.
Le Point-rencontre devient lui aussi ce lieu d'expression paradoxale d'une violence dans la cristallisation de tous ces paradoxes (les leurs et les nôtres). La réponse, pour l'enfant, doit être cadrée et encadrée au risque de ne pas être entendu pour ce qu'il est lui, un enfant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non-violence pour l'enfant

 
 


Nous observons dans les situations de violence qui nous sont parvenues que les enfants ne sont généralement pas visés par cette violence. La violence explicite ou évoquée ne désigne pas directement l'enfant mais plus généralement le couple dans cette étude d'avant 1996.
Par contre, généralement, les enfants ont été les témoins malheureux de cette violence lors de la séparation et ne savent trop comment faire pour ne pas être pris dans le conflit des parents.
Ce choix fondamental d'un lieu à distance de l'interaction de violence entre chacun de ses parents vient clarifier sa place, même si elle reste anxiogène. L'enfant est le fils de chacun de ses parents et c'est là qu'il va pouvoir tisser d'autres relations, non-violentes si possible.
L'intervention entreprise nécessite de vraiment les placer en dehors de toute culpabilisation de la responsabilité de la séparation et de donner à l'enfant le cadre de l'expression subjective de fils de son père et de sa mère..
L'un des soucis premiers des intervenants est de dégager l'enfant de l'emprise conjugo-parentale violente, d'où qu'elle vienne.

 

 

De la violence parentale à la médiation paradoxale

 
 
Face à cette réalité complexe, les intervenants vont devoir entendre ces multiples violences avant de les prendre dans la trame de leur action. En effet, les parents sont " attachés " à cette contradiction de ne pas avoir d'autre choix que de " pactiser… " Ils permettent une rencontre qui ne pourrait qu'être insatisfaisante ou viennent visiter leur enfant dans des conditions qui gardent toujours une part d'insatisfaction.

S'il y a triple intervention, (la loi, le cadre, la relation) si simple qu'elle soit au Point-rencontre, elle est généralement vécue comme une intrusion dans une relation qui " normalement " n'aurait pas de raison d'être. Généralement, il n'est pas indispensable d'avoir recours à cet espace-temps, nommé comme tel " Point-rencontre ", pour pouvoir échanger et être tout simplement père ou mère avec ses enfants.

Dans notre cas de figure Point-rencontre, non seulement le parent visiteur n'est qu'à moitié seul avec son ou ses enfants, mais encore il est généralement dans un espace clos (A notre Point-rencontre, 90 % des visites sont prescrites " à l'intérieur du lieu "). En clair, cela veut souvent dire que le parent visiteur ou les parents ensemble n'ont pu ou n'ont su proposer d'autres alternatives immédiates dans un autre espace-temps de construction de relations.

Il y a décision de justice qui arbitre et non médiation 8 au sens où nous l'entendons dans le cas d'une séparation et d'un divorce. Il y a eu nécessité d'un tiers " arbitral " dans le conflit aigu et l'indispensable décision devra permettre la naissance d'une " alter-native non violente ". Quelques " points-rencontres " peuvent aboutir, en deuxième temps, à une médiation mais très rarement au début, surtout en cas de violence.
Il n'y a pas eu " accord entre parents " mais la justice a dû " trancher " dans plus de 80 % des cas, même si les parents ont donné leur aval à une telle décision.
Cette réalité est doublement violente pour " la clientèle Point-rencontre " :
· institution familiale violentée par une part de son échec.
· "institution Point-rencontre forcée ", ou " passage en force ".

Pour nous, intervenants, à chaque fois, nous sommes renvoyés à la double institution : la leur (leurs familles, si diversifiées soit-elle), et les nôtres (le Point-rencontre pris dans l'organisation fonctionnelle d'une association, notre propre fonctionnement familial conscient ou inconscient, la mise en place de ces visites).
Mais en plus, cette mise en forme relationnelle nous ramène, à chaque fois à un problème de relations en mal d'élaborations, quel que soit l'angle sous lequel nous l'abordons.
Souvent, nous avons à nous faire violence en permanence pour intervenir de manière pertinente. Comment n'être ni intrusif, ni "obstructeur" à la mise en place d'une relation, mais devenir constructeurs de cette alternative nouvelle ?

4.1 Violence de toute intervention. 9
Depuis l'ordonnance jusqu'au cadre et ses rigidités toute organisation présente sa part de violence.
Il reste " l'accrochage "... le temps de la rencontre, à quoi il faut ajouter, probablement, nombreuses de nos représentations personnelles dans des interventions où émerge souvent la violence.
Nos interventions viennent positionner l'Institution Point-rencontre dans un " entre-trois " : le parent " visiteur ", le parent " hébergeant " et l'enfant.


C'est toute la sphère de l'enfant, fils de ses deux parents que la séparation vient relier autrement.
La position intermédiaire que nous souhaitons tenir est délicate. Elle est cet " entre-trois d'un triangle " mère, père, enfant. Elle est tout autant une présence intervenante qu'un tiers capable d'articuler la loi (inter-dire), le cadre (Point-rencontre) et les interactions (inter-venir) familiales souvent violentes.

4.2 " S'entre-tenir ", " in-ter-venir "
" S'entretenir " au sens étymologique du terme c'est " se tenir entre... " et aussi discuter avec : " je m'entretiens avec vous ".
Au Point-rencontre, l'écueil à éviter dans ce "tenir entre", c'est la transformation en images exclusivement négatives (cibles de violence) de celui qui n'est pas là, du parent que, finalement, nous remplacerions à chaque fois que nous sommes sans l'autre
Par contre, tenir " une position de relais 10 " , dans l'attente d'un contact entre parent visiteur et enfant " en angoisse ", c'est assumer un entre-deux temporaire et constructif. C'est aussi passer d'une position de dualité à une position triangulaire de médiation où la " neutralité " vient agir comme caisse de résonances, pas de côté, et, si possible, ouverture du système enfermé dans un jeu transactionnel fou du " jeu de massacre réciproque, " du " qui perd gagne " ! ".
Mais cette position de " relais " oblige " l'entretien relationnel " équilibré et durable avec chacun des parents, séparément puis avec l'enfant.
Quand il y a violence, le positionnement est particulièrement ardu. La loi vient servir cette tenue, le cadre permet le discours de violence déplacé, la relation filiale vient alimenter le lien.
L'intervenant devient un articulateur qui fonctionne dans un cadre précis avec lequel il doit être au clair. Il articule son intervention structurante avec les personnes venues soit conduire l'enfant soit le visiter, là et pas ailleurs dans un cadre passager où " la loi est venue fonder la relation.11"
Mais le lieu Point-rencontre est aussi un grand activateur de processus violents retrouvés dans la relation Intervenant/individu acteur où l'angoisse pourra souvent se traduire rapidement en violence si rien ne vient faire trait d'union : parole, écoute attentive, vigilance. Et c'est là toute la relation qui s'éprouve lors des rencontres.

4.3 Contraintes : " nous ne pouvons pas ne pas nous rencontrer... "
Cette " aide contrainte " est une sorte d'injonction relationnelle prenant un double sens séparateur :
· Il y a renforcement de la contrainte : l'autre parent n'est pas là, il ne doit pas être là et doit même quitter les lieux, pour justement permettre la mise en place d'autre chose avec le parent visiteur.
· Il se crée un nouvel espace totalement en décalage aux espaces précédents et ce dernier garde, pour beaucoup de parents visiteurs, une forme de frustration mal digérée au départ.
La " contrainte ", dans le cas d'une ordonnance ou d'un jugement plus ou moins accepté, est renforcée par cette sorte d'astreinte à la gestion d'un droit de visite, vécu comme " sous surveillance ", même si ce n'est pas le cas. Obligation de partage… d'une autorité de père et mère. Droits et devoirs…


4.4 D'une violence à l'autre : la violence " fonctionnelle "
Mais cette violence deviendra en quelque sorte " fonctionnelle " dans le sens où elle aura une " fonction de relation " signant ainsi l'attachement relationnel sur lequel vont prendre place les intervenants attachés eux aussi à construire la relation pas à pas moins contraignante.
Nous pouvons dire qu'il y a trois niveaux de décisions qui viennent fonder le travail d'intervention :
· la décision
· les règles de fonctionnement
· la mise en relation dans les interactions.

Il y a toujours " arrachement " dans les séparations qui viennent au Point-rencontre car l'attachement fondamental s'est souvent opéré de manière complexe, avec bien souvent " un travail de deuil non effectué pour accepter cette frustrante réalité 12", comme nous le précise Jean-G LEMAIRE.


4.4.1 Violence du cadre séparateur.
Pour l'étranger au Point-rencontre, le cadre présente une rigueur qui renvoie lui aussi à la violence de par son fonctionnement et son contexte environnemental plus ou moins facile.
Six règles définissent le fonctionnement de ce cadre :
- 1 - le temps qui est le temps de l'enfant et de son parent visiteur,
- 2 - les conditions d'accueil à respecter,
- 3 - la vacance du parent visiteur ou du parent disposant de l'hébergement,
- 4 - la violence interdite,
- 5 - le respect des autres familles,
- 6 - l'agrément du temps par le parent visiteur.

Mais le cadre, défini clairement, viendrait apporter un espace de rituel pour construire une relation nouvelle, si possible non violente pour l'enfant. Mais, de par sa nature, il est violent... au-delà même de l'article qui stipule l'inacceptation de la violence.
Cette violence de la séparation s'entretient d'une dynamique parentale mal assumée, s'accompagne d'une violence reprochée à " l'autre ", ou d'un attachement fusionnel problématique avec le ou les enfants :

- " Pourquoi aller voir cet étranger (le père biologique) moi qui ai maintenant un autre papa (le beau-père, marié avec maman) à la maison... ", nous dit E. qui vient voir son père venu de Toulon et qui refuse de quitter sa mère. Il faudra rester avec cet enfant pendant une bonne partie de la rencontre.

Mais avant, il s'agrippe à sa mère, prise dans un double discours : " Va, -c'est la loi- voir ce type que je ne veux surtout plus voir " !

- " Vous n'allez pas m'imposer de partir d'ici ", s'insurge une mère n'a pas présenté son enfant pendant cinq samedis et qui voudrait être présente au Point-rencontre, le temps de la visite, avec, bien entendu, celui à qui elle voue une haine sans merci pour contrôler la visite à son enfant.

Comment accepter de laisser l'enfant, " son enfant " (et surtout pas " leur enfant ") à cet(te) autre décrit(e), étiqueté(e) et désigné(e) comme " violent(e) ", auteur de traumatismes par ses excès de violence, " à l'origine exclusive du climat de violence entretenue ", précise une ordonnance pour un parent violent ?
Quant à l'enfant, en le rencontrant et en lui proposant une mise hors du " danger parental " (" exercice en lieu neutre pour préserver l'enfant d'éventuelles violences dont il pourrait être le témoin ", précise une ordonnance), nous lui donnons un espace de transition anxiogène qui sera un moment de solitude, mais espace constructeur au moment où il pourrait penser qu'il n'a aucune subjectivité mais qu'il doit rester " collé " à son parent " hébergeant " pour s'opposer à son parent " visiteur "...

4.4.2 Violence de " l'abandon " de l'enfant au Point-rencontre.
L'enfant laissé auprès des intervenants se trouve " abandonné ", si rassurantes que puissent être les paroles chaleureuses et le sens que chacun peut donner aux mots et gestes effectués. Même si nous savons la fonction structurante de cette " angoisse d'abandon ", l'enfant va aussi construire son devenir intersubjectif de filiation dans ce cadre.
C'est toujours un arrachement car comme le précise BERGERET, toute séparation garde un caractère de violence au sens de " dynamisme fondamental 13" .
Parmi les enfants venus au Point-rencontre, plus de 30 % ont moins de six ans, âge où pour les populations rencontrées bien souvent "la séparation fait problème" et il n'est pas rare de voir les enfants s'accrocher, s'agripper au parent, faute de pouvoir encore prendre une distance qui devienne négoce, variation ou transition. La difficulté est double quand l'autre parent n'a jamais pris sa place. Ici, la dimension subjective va devenir prise de sens et l'enfant va porter en lui toute cette dynamique conflictuelle.
L'enfant devra trouver dans l'espace psychique de construction du Point-rencontre les bénéfices de cette frustrante réalité que représente la séparation.

4.4.3 Violence de l'intrusion dans une relation privée.
S'introduire dans une relation au Point-rencontre, c'est se mettre en contact avec deux systèmes en recherche de nouveaux repères dans un contexte d'exclusion souvent réciproque.
Pour les enfants présents, au début, chevaucher les frontières c'est avoir choisi son camp... La " guerre ", entretenue par les parents, ne peut laisser à l'enfant qu'un espace impossible où la double appartenance serait une vengeance, un " tu ne m'aimes plus " entraînant la rancœur.

L'espace personnel qui serait d'être un peu chez l'un (le parent chargé de l'hébergement principal) mais aussi un peu chez l'autre (le parent visiteur) devient trahison, voire rejet mais de toute façon violence inacceptable et objet de la haine encore violente.

4.4.4 Violence de la séparation d'avec le parent visiteur.
Deux heures d'exercice du droit de visite, soit quatre heures mensuelles, soit 0,55 % du temps passé avec l'enfant dans une année... soit 1/200ème du temps pour construire une relation affective en mal de tissage, privée de liens... dans un contexte de dénégation du sujet, estampillé une fois sur trois, de " violent... "
Si rien ne bouge et que tout est figé, ce lien ne peut s'élaborer tout seul, il lui faut du répondant et la séparation de fin de Point-rencontre devient épreuve de violence si les mots ne viennent pas entourer cette distanciation :
è - Eric entend sa mère arriver à l'accueil et s'en va en courant sans rien dire à son père. L'intervenant doit venir le chercher pour qu'il puisse dire "Au revoir" à son père. sinon quelle violence ?
- M. B. vient rendre visite à ses deux filles. A cinq minutes de la fin des deux heures, d'une part, il épie l'arrivée de son ex-femme et d'autre part, il profite du désordre du départ pour "badigeonner" ses filles de crayon feutre (les mains les cils et sourcils), les marquant de son emprise violente.
Il faudra faire une mise au point pour parler avec Monsieur B. de ce qu'il inflige comme violence à ses enfants en faisant de la sorte.
- " Tu vas revoir ton parent dans 15 jours,... Vous allez terminer cette rencontre et vous vous reverrez dans deux semaines, il ne te reste plus qu'à dire à ta mère. A dans 15 jours, etc. "
C'est tout le travail d'intervenant sur la relation.

A ce moment là, la violence de cette séparation commence à devenir vitale parce qu'elle introduit un espace et un temps déplacé mais devenant plein de sens si le rituel de la rencontre devient acceptable.

Alors, la relation au point-rencontre acquiert une fonction symbolique chargée en communications affectives et donne sens à la filiation revisitée.

 

 

Construction subjective pour demain

 
 
L'introduction prudente d'un " autre, alter, altérité, alternative ", dans cette dualité d'opposition vient recréer, voire créer tout simplement une possibilité innovante, mais intrusive et source de violences intérieures. Il n'est pas rare que certains adolescents nous demandent de fermer les portes et de ne pas les déranger, par exemple.
Mais, à chaque fois, " les situations sont des espaces, temps propres, signifiants " comme l'écrit Jacques PAIN 14. Et dans ces signifiants, le Point-rencontre vient introduire l'altérité là où chacun en est encore à de la fusion violente et sans partage.

N'est-ce point là ces " espaces potentiels ", décrit par WINNICOTT comme " espaces intermédiaires ", que la violence reconnue pourra s'abandonner et créer l'avenir des relations de l'enfant et de son père ou sa mère qu'il ne voyait plus au service de la subjectivité de chacun ?

La loi vient introduire une ponctuation par l'ordonnance ou le jugement. En décidant du Point-rencontre comme lieu d'exercice d'un droit de visite, le juge aux affaires familiales, le juge des enfants vient désigner un lieu tiers catalyseur d'une relation.
Les relations de filiation deviendraient perméables et, de ce fait, modifieraient le rapport à la subjectivité de chacun. La blessure narcissique se refermerait un peu, la violence se métaboliserait pour des investissements relationnels autrement dynamiques...
è Grégory vient voir son père au Point-rencontre. L'accès chez ce dernier lui a été refusé pour cause de violence paternelle. Son père reconnaît sa part de souffrance et de violence au moment des faits.

Il dit clairement aussi son attachement et son désir de construire une autre relation que nous verrons évoluer dans l'espace de huit mois de Point-rencontre.
Face à ces complexes violents pour tout enfant au Point-rencontre, l'intervenant devient l'acteur relationnel qui va relier l'enfant par le fil de sa lignée à ses deux parents sans danger.
Si la violence, au Point-rencontre, est partout et du côté de tous : parents, enfants, intervenants, ordonnances ou jugements, elle est aussi, comme l'exprime, Jean BERGERET, " fondatrice ". Elle est là, présente, dans les mots, les gestes parfois et, ces " deux fois deux heures mensuelles ", vont cristalliser plusieurs phénomènes nouveaux pour chacun des acteurs présents :
· Il y a la dimension subjective de chacun qui revit des affects liés à une histoire subjective et familiale,
· Il y a les phénomènes de groupes souvent peu maîtrisables,
· il y les multiples tensions, "sous-tendues" par les problématiques de chacun.

L'intrapsychique violent envahit l'interpersonnel créant un climat anxiogène et tendu, parfois limite mais toujours limité par ces deux dimensions que sont le cadre et la subjectivité de chacun.
C'est bien là toute la dynamique du Point-rencontre comme " sous-tension fondatrice " d'une nouvelle position faite pour bouger. Et comme l'exprime Jacques PAIN : " Nous sommes enjoints de faire ce qui, dans le cadrage, n'est plus possible à tenir par d'autres.15"
Finalement contraints nous aussi à réaliser ce que les parents n'ont jamais pu réaliser : leur séparation... Quels paradoxes !

5.1 Fonction symbolique et violence au Point-rencontre.
Le Point-rencontre est une institution qui met en mouvement la double violence : celle du cadre de toute institution qui porte en elle les germes de la violence et celle de familles à transactions violentes.
L'articulation au symbolique ne se fait pas sans tiers et le Point-rencontre occupe cet espace de tiers régulateur quand les personnes en présence acceptent la triangulation de leur violence.
Face à la cristallisation de l'échec de la famille condensée dans l'échec de la vie du couple, la violence de la décision vient déterminer un enjeu : enjeu d'un après moins mouvementé, enjeu d'un lien de filiation à sauvegarder, enjeu d'un espoir de recompositions familiales sereines.
Quand la décision de justice impose le détour au Point-rencontre, le passage par ce lieu est toujours une contrainte renvoyant à chacun père, mère, enfant la violence des affects positifs retournés en négatif. Le lieu vient automatiquement réactiver la dynamique violente et l'impossible accordage pour le bénéfice de l'enfant.
L'angoisse est au cœur même de cette relation et pose rapidement le sujet comme celui qui voudrait immoler l'ex-partenaire ou son substitut (l'enfant) sur l'autel de la vie. Supprimer l'autre devient une sorte de réflexe archaïque de défense et de pulsion de mort dans un rapport au pouvoir de la binarité : c'est lui ou c'est moi.
Le Point-rencontre aura là à utiliser cette violence pour que cette force anxiogène se métabolise en interaction d'attachement et de relation dynamique et constructive au rythme d'un espace-temps encadrant la mise à nu de cette énergie mal canalisable. La violence va devoir se transformer en force vitale et productive d'une énergie positive au profit de l'enfant.

Le Point-rencontre est un espace violent qui fonctionne comme mise à l'écart, le temps de la rencontre, des projections et des résistances individuelles et collectives. Mais il est un espace-temps créateur et potentiel s'il y a "autorisation" (la loi) puis cadrage pour faire aller-retour laissant place aux échanges verbaux et non-verbaux. Dans cet espace le jeu devient constructeur du "Je" de l'enfant.
Passer des "maux de ventre violents" (agressivités réactionnelles et/ou blessures narcissiques) au mot à mot d'un nouveau lien de filiation c'est, au sein du Point-rencontre, se faire violence pour tenter d'élaborer cette redécouverte que pourrait être le balbutiement d'une relation affective avec des mots qui se conjuguent lentement. C'est le plus souvent au travers de cet espace potentiel, décrit par WINNICOTT, ici espace de jeu, jardin, goûter partagé, parole dite, souvent mal dite mais soutenue, pas à pas relationnel où le dire violent permet le franchissement de toute trajectoire violente.

Au-delà de la cristallisation de la violence condensée au Point-rencontre, c'est la permanence d'un tiers social permettant une sorte d'exutoire. La loi d'abord, le lieu et son cadre ensuite, les intervenants enfin sont là pour endiguer le déferlement d'une violence affective sauvage. Ils sont aussi porteurs d'une violence légitime mais tournés vers la reconstruction d'un lien existant mais défait, en mal de construction violentée par la rupture du lien affectif précédent.

La révolte de chacun des parents ne pourrait-elle pas devenir violence fondatrice de racines de l'enfant ?

5.2 Restauration narcissique d'une fonction parentale violente.
Mais en même temps, c'est toute une dynamique parentale qui se reconstruit autrement donnant à la violence les aspects d'une vitalité souveraine qui appréhende la vie avec d'autres sentiments.
Dans les espaces " de tension " du Point-rencontre, l'organisation met en place du temps et des espaces divers constructeurs créant des conflits qui déplacent la violence première pour servir la dynamique conflictuelle parentale normale.
C'est cette permanence d'un lien de triangulation à multiples visages que permet le Point-rencontre 16: assumer un brin de parentalité, restaurer le symbolique à partir soit du deuil d'une réalité, soit à partir de la mise en place d'une responsabilité nouvelle mise en acte dans ce cadre ritualisé. Tout ceci fait violence.

Le Point-rencontre donne alors un autre visage d'un autre aspect de la violence quand un enfant vient questionner son parent hébergeant et lui signifier son attachement partagé mais parlé en présence d'un tiers...
· C'est un visage de la violence renversée quand un parent après plusieurs rencontres infructueuses mais symboliquement présent vient enfin de discuter avec ses enfants et parvient à renouer un dialogue alors que tout pont était coupé depuis longtemps.
· C'est un visage de la violence apprivoisée quand un parent, deux ans après, passe au Point-rencontre avec ses enfants devenus grands pour dire sa joie de pouvoir s'en occuper et qui plus est le jour de Noël alors que deux ans auparavant il cassait tout à la maison.

 

 

Conclusion :
il n'y a jamais assez de deux racines pour un arbre…

 
 
Le Point-rencontre est une entreprise violente qui oblige la parentalité à aller au bout de ses responsabilités quand une défaillance, un échec, des distances, des accrocs sont venus mettre à mal le rapport à la filiation.
Permettre la constitution de racines et la création d'un lien entre un avant affectif douloureux et une alternative autrement responsable, c'est tracer un présent affectif nouveau au service d'un futur identitaire durable.
Le Point-rencontre renvoie chacun des pères et mères à son histoire de vie : vie amoureuse, vie affective, vie sociale, vie de famille. Il est particulièrement histoire de vie pour l'histoire du sujet enfant en construction. En traçant la part de double enracinement, l'enfant affermit et consolide les affects de sa propre historicité.

Le terrain expérimental affectif que représente le Point-rencontre est un terrain fertilisant de devenir pour l'enfant. La loi dont il est question ici est " la loi de l'ordre de la réalité symbolique ; la loi de l'introduction et du maintien au langage, la loi du père, la loi de l'interdit de l'inceste, la loi de la castration. La loi dont il est question ici est la loi oedipienne en quoi se nouent ces pulsions de vie et de mort qui déterminent l'existence de tout être humain. "

Le paradoxe de l'intervention " Point-rencontre " en face de parents confrontés à la violence mais en face d'une autorité parentale conjointe oblige une part de triangulation des relations. C'est bien plus cette fonction médiatrice qu'encourage l'intervention Point-rencontre qu'une médiation directe au service de l'avenir de l'enfant.
Aussi pour finir élargissons peut-être nos horizons au travers de ces quelques réflexions de Pierre LEGENDRE intitulées " La fabrique de l'homme occidental " :
" Nous avons oublié que la Fabrique de l'homme, partout sur la planète, est la fabrique des fils de l'un et l'autre sexe, comme dit la tradition juridique de l'Occident... "
La fabrique des fils est fragile, comme est fragile le lien qui relie chacun à l'humanité et comme est fragile le lien à la parole... "

Il faut des mots des images et un corps pour que s'élève la voix humaine. Il faut cela, plus, en quatrième dimension ; il faut la raison de vivre. "...
La raison de vivre, l'homme l'apprend par les emblèmes; les images, les miroirs. Qui manie le miroir, tient l'homme à sa merci. "... Il y a derrière les emblèmes, les images, les miroirs un vide, le gouffre, l'abîme de l'existence humaine. C'est cet abîme, qu'il nous faut habiter. La raison de vivre commence là.... Que signifie le vide pour l'homme ? Nous savons qu'il faut du vide entre les lettres pour qu'il y ait des mots et que sans la séparation des mots et des choses il n'y aurait pas de vie dans l'espèce humaine. "
Le langage nous sépare de choses, Il sépare l'homme de son semblable et de lui-même. Le langage est le miroir pour l'homme. "

Partout, on le constate au cours de notre histoire ensanglantée : là où les humains ne supportent plus la parole, réapparaît le massacre..."
Venir au monde, ce n'est pas seulement naître de ses parents, c'est naître à l'humanité.
En occident comme dans toutes les civilisations, l'homme doit naître une seconde fois, naître à ce qui le dépasse lui et ses parents. Séparer l'homme, humainement, c'est lui enseigner au-delà de sa personne, le conduire par la parole jusqu'aux portes de l'Abîme, lui monter par ou passe le désir de l'homme ? 18"

 

 

Notes

 
 


(1) L'étiquette " Point-rencontre " est une appellation ayant fait l'objet d'une déclaration à l'I.N.P.I. et déposée en France par l'Association Française des Centres de Conseil Conjugaux (AFCCC).

(2) Document Point rencontre.

(3) GRÉCHEZ Jean, "A quoi servent nos enfants ? Tu nous quittes ? Je t'attendrai à travers notre enfant ! ", Dialogue N° 125, 1992.

(4) FEDERATION DES LIEUX D'ACCUEIL POUR L'EXERCICE DES DROITS DE VISITE

(5) Source, les 79 propositions judiciaires de Point-rencontre effectuées entre le 20 mai 1993 et le 30 juin 1996.

(6) PAIN Jacques, Violence, conflit et médiation, Paris, Idées, Matrices, p. 13.

(7) PERRONE Ronald, NANNINNI Martine, Violence et abus sexuels dans la famille, ESF, Paris, 1995, p. 95.

(8) "permettre à deux personnes mariée ou non mariées d'organiser leur séparation et d'aboutir à un protocole d'accords de telle sorte que l'entente puisse répondre aux besoins de tous les membres de la famille." Le médiateur N° 10, octobre 1995.

(9) Mémoire de fin de formation à la médiation familiale, Christian CHAMBERT " Violence et point-rencontre, une médiation impossible ", décembre 1996 Université de Paris X Nanterre

(10) PERRONE Reynald, NANNINI Martine, Violence et abus sexuels dans la famille, ESF, Paris, 1995, p. 40.

(11) Plaquette de présentation du Point-rencontre.

(12) LEMAIRE J.G. Le deuil du couple, Parents au singulier, Revue Autrement, 1993 N° 134, p.78.

(13) BERGERET Jean, La violence fondamentale, PUF, Paris, 1985, p. 222.

(14) PAIN Jacques, Corps et langage, La violence à bras le corps, "Pour une approche interne de la violence,"

(15) PAIN Jacques, L'institution, la Violence et l'intervention sociale, Violence, conflit et médiation, IDEES, Matrices, 1994, p.13.

(16) CLERGET Joël et Marie Pierre, Place du père, Violence et paternité. P.U. Lyon, 1992.

(17) CASTETS Bruno, La loi, l'enfant, la mort, Fleurus, 1971.

(18) Pierre LEGENDRE, Arte, Octobre 1997

 

Search Home Papers
Credits Sponsors Agenda
Elenco contributi Ricerca relazioni top page