NOTA INTRODUTTIVA DI LAURA FELICI MONTANI (in Italiano)

...ma per trattar del ben ch'io vi trovai,

diro' de l'altre cose ch 'io v'ho scorte.

                        Dante, Inferno,  1,  3

In questo  testo di Rita El  Kahyat si intrecciano vari  saperi e vari sono gli sguardi con cui l'autrice marocchina, medico, psicoanalista, psichiatra, antropologa  si accosta  qui al suo oggetto.

Imponente, monolitico  l'Oggetto in questione, rubricato sotto il titolo de   La maternità nel mondo arabo islamico contemporaneo,  lascia emergere, per quanto riguarda la maternità un dato che proprio le analisi approfondite  e puntuali di EL Kahyat vanno a confermare,  e riguarda la politica sessuale della supremazia maschile in atto in quel mondo.

 Ma  rispetto alla supremazia  maschile che caratterizza questa politica, con modalità sue specifiche e proprie mostrate nel testo, essa purtroppo, dobbiamo aggiungere qui, non ha confini geografici. Cosi in propositp Erich Neumann[1]:

"...il principio femminile viene riconosciuto come malvagio dalle culture di stampo patriarcale, quella giudaico cristiana, quella maomettana e quella indù. Di conseguenza tale principio viene soppresso, messo in catene, e decisamente messo ai margini della vita.... Solo il fatto che l'uomo non può esistere senza la donna ha impedito l'annientamento di questo gruppo di esseri umani, le donne, su cui e' stata proiettata la pericolosità dell'inconscio."

Se nel mondo arabo islamico  lo stato di afflizione delle donne è quello che così chiaramente la studiosa marocchina ci indica, sottolineando in particolare  come le donne  in queste culture vengano costrette al matrimonio dalla dipendenza economica,  per quanto riguarda l'Occidente, come sottolinea con forza Eli Zaretsky  "... la rivoluzione attraverso lo sviluppo economico ha lasciato per lo più intatta l'oppressione delle donne. L'eredità psicosociale  della supremazia maschile  e degli ideali  patriarcali tradizionali,  quali l'esaltazione della maternità,non e' stata neppure scalfita dall'ingresso delle donne nell'industria e nelle professioni ."[2]

Quello che il testo di El Kayat lascia cogliere, attraverso la sua ricerca sulla maternità nell'area arabo- islamica è  fondamentalmente la differenza  tra dolore e afflizione. Dobbiamo a  Simone Weil questa distinzione. Se il dolore riguarda la condizione umana e può essere trasformato in qualche cosa che  porta oltre i limiti dell'esperienza,  verso una maggiore conoscenza dell'essenza della vita e delle sue possibilità, l'afflizione è   propria dello schiavo, dell'oppresso, della vittima del campo di concentramento. L'afflizione e' impotenza, attesa, frammentarietà , inerzia, il 'tempo spezzettato"[3] di chi è a disposizione degli altri.

 Le donne, come magistralmente  mostrò Adrienne Rich [4], in un testo ormai diventato un classico degli studi e della ricerca sulla condizione femminile, sono state costrette dal sistema patriarcale a vivere la maternità come afflizione ed espropriate dalla  sua ricchezza, in parte in seguito alla sua medicalizzazione.  Questo, detto di passaggio, fa nascere un dubbio su come le tecniche per la riproduzione extrauterina e le tecniche di clonazione potrebbero essere utilizzate in  funzione di un eventuale  futuro "ginecocida" se dovessero restare sotto il controllo maschile.

Lo studio di  El Kayat, se  lo conferma,  ha tuttavia la forza propulsiva e liberatoria, propria di ogni lavoro di ricerca coraggiosa, che permette di concludere questa breve nota  ponendosi ancora una volta in ascolto di Simone Weil:

" ...comprendere è sempre un movimento ascendente; per questo la comprensione deve sempre essere concreta. (Non si viene tirati fuori dalla caverna, se ne esce)."[5]

 E se, a detta di Freud  "una candela accesa nel buio  serve solo a farci scorgere la profondità delle tenebre", tuttavia la valutazione di questa profondità è quello che permette  di mettere in atto  possibili strategie per inoltrarsi in essa in qualche modo. Il presente testo ne rappresenta una.

La maternité, définie en un mot, est «l’état de mère», mais c’est aussi le fait de porter et de donner naissance à un enfant, c'est-à-dire que ce fait engage grossesse et accouchement; la maternité, c’est aussi un établissement spécialisé dans les accouchements ou un tel département au sein d'un établissement hospitalier. si les mères et le fait d’être mère existent depuis toujours, on voit déjà une précision qui date le fait de donner la vie dans un lieu conçu à cet effet. Les femmes n’ont donné vie à leurs enfants que récemment dans l’histoire humaine dans des lieux consacrés à l’accouchement. Cette précision a un intérêt particulier dans ces propos, car, dans la sphère culturelle de laquelle il va être question, les femmes n’ont accouché dans des maternités ou des cliniques médicalisées que depuis l’importation, à la faveur de la colonisation, des concepts modernes concernant la grossesse, l’accouchement et sa médicalisation (domaines de la gynécologie et de l’obstétrique) ; puis, leur nouveau-né et jeune enfant a été pris en charge par la pédiatrie, autre branche de la Médecine également importée dans le monde arabe et musulman.

    La maternité est un phénomène extrêmement important dans toutes les cultures et toutes les civilisations: dans un livre où j’ai voulu faire un saut de la pensée dans le domaine, Il Complesso di Medea, Madri mediterranee, publié en 2006 en Italie, traduit et paru en 2009 en Allemagne (Cf. Biblio), je tente de prouver comment la dimension anthropologique de la prochaine révolution humaine sera la transformation de la mère, en tant que telle, et la modification de ses rapports avec le père de son/ses enfant(s).

Que l’on ne soit pas dupe de la qualité universellement "merveilleuse" de la maternité: celle-ci est aussi intéressée que possible, elle est aussi douloureuse que difficile à décrire, aussi horrible que le meurtre et aussi extraordinaire que la plus absolue capacité à aimer, telle qu’impossible à développer pour d’autres partenaires d’amour que pour son propre enfant, dans la filiation maternelle.

Le Jugement de Salomon démontre que la vraie mère est capable du sacrifice ultime pour la vie de son enfant. Une histoire de la Bible hébraïque raconte le différend qui opposa deux femmes ayant chacune mis au monde un enfant, mais l'un était mort étouffé: elles se disputèrent l'enfant survivant. Pour les départager, le roi Salomon réclama une épée et ordonna de partager l'enfant vivant en deux pour donner une moitié à chacune des deux femmes. Salomon reconnut la véritable mère de l'enfant en celle qui déclara qu'elle préférait renoncer à l'enfant plutôt que de le voir mourir. Il lui donna le nourrisson, sauvant ainsi l'enfant...

Dans le livre Le Complexe de Médée (écrit en 2006), j’étais dans une arrivée de la pensée, rétractée et non plus diffractée, plus concise et donc moins dispersée, à penser que c’est dans l’universalisme que les concepts sont les plus opérants, les plus significatifs, les plus valables pour l’ensemble des cultures humaines, de nos jours, et de façon obligée.

Si on s’intéresse à tous les phénomènes humains et aux différences de leurs expressions à travers les cultures et les civilisations, on reste un simple observateur, au mieux, un ethnologue du 19^ème ou de la première partie du 20^ème siècles, et, donc, un analyste incapable de ramener l’humanité à ce qu’elle est vraiment: une entité spécifique, différente de la chaîne animale et végétale, une espèce unique probablement, dans l’univers… malgré les tentatives de plus en plus tenues pour possibles de croire qu’il y a, de par les galaxies, d’autres planètes aux conditions comparables à celles de la Terre, qui auraient favorisé une vie analogue à celle des Humains.

Or, pour se reproduire, l’humanité est dans un cycle continu depuis l’apparition de sa vie sur terre (que ce soit dans la vision des Créationnistes ou dans celle des Evolutionnistes) d’individus se reproduisant dans un phénomène sexué, engageant un mâle et une femelle, un père et une mère, ces séquences de reproduction absolument nécessaires, pour le moment, à la pérennité des humains en tant que tels… toutes les autres formes de conception (in vitro, par exemple), techniques de fécondation ou de congélation ou de transplantation de sperme et d’ovules, etc. ne mènent qu’à un embryon pour lequel l’utérus d’une mère porteuse est absolument nécessaire: la vie, pour l’instant ne se donne qu’à travers le corps d’une femme.

La reproduction des humains se fait donc dans le corps de la femme (principe biologique commun à tous les mammifères) et c’est ce caractère d’intériorité de l’élaboration de toute vie dans un ventre, un "sein" féminin, qui fait toute la caractéristique de la mère, contrairement au père dont la paternité reste toujours à démontrer.

Seule la filiation par la mère est certaine… d’où cette qualité immanente et transcendante de la maternité. De nos jours, les tests ADN prouvent formellement une paternité ou l’infirment tout aussi formellement; à terme, c’est une grande révolution dans l’histoire biologique des Humains.

La Maternité est un phénomène physique et psychique qui est général dans l’humanité, quelles que soient les "races", mais qui est très influencé par les civilisations et les cultures humaines. On est absolument d’accord sur le fait que les humains, quelles que soient leurs apparences, leur taille, la couleur de leur peau, leur phénotype et leur biotype, ne sont définis à l’intérieur de l’Espèce humaine que quand ils sont féconds entre eux. C’est sur la capacité de pouvoir faire des enfants "ensemble" que l’homme et la femme sont définis en tant que tels.

Mais, c’est le rôle biologique des femmes que de devenir des mères pour la transmission de la vie à l’intérieur de la race et de l’espèce humaines. Pendant longtemps, les femmes enceintes ont posé des problèmes aux hommes qui ne comprenaient pas leur rôle dans la fécondation des femmes, et, à elles-mêmes, car elles ne reliaient pas encore le coït à la maternité.

D’ailleurs les conceptions de ces rôles, masculin et féminin, diffèrent également grandement d’une culture à l’autre: longtemps, on a cru impossible qu’un homme soit stérile, rendant la femme responsable de la non fécondité du couple, et notamment et particulièrement, dans les sociétés sémites, très axées sur les descendances et leur multiplication, eu égard à leur composition patriarcale valorisant le rôle du patriarche par un rapport direct avec la quantité des enfants qu’il a engendrés.

Dans les poches des matriarcats africains ou asiatiques non monothéistes, par contre, les enfants reviennent au clan de la mère et le rôle du père, symbolique et social, est joué par le frère de la mère.

La nature des liens entre l’homme et la femme interfère sur la qualité de mère octroyée naturellement, familialement et socialement à la femme. Les qualités de la relation et la nature des liens de l’Homme à la Femme et leurs interactions socio-religieuses et familiales interfèrent intégralement et profondément sur la capacité de la femme à être mère, sur les conditions même de la maternité, sur l’état de l’Enfant et sur l’Enfance.