Last updated: 1, Jan., 2012 

     THALASSA. Portolano of Psychoanalysis

 

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CHRONOLOGIE DE LA PSYCHANALYSE

TEXTS ON LINE:

Contemporary Controversial Discussions by Helmut Thomä

Face au négationnisme de Janine Altounian

"Return to Dresden" by Maria Ritter

 

"Trauma and Resilience" by Sverre Varvin

 

"The lost object-the object regained" by Gerhard Schneider

 

"Split loyalties of third generation children of Nazi's" by H.C. Halberstadt- Freud

 

"Psychoanalytic Thoughts on Israel and the Siege of Gaza" by J. Deutsch

 

"Remembering, repeating and not working through: on the interactability of the palestinian israeli conflict" by H.-J. Wirth

 

"J'ai la honte" de Abram Coen 

 

"Remémoration, traumatisme et mémoire collective - Le combat pour la emémoration en psychanalyse"  de W. Bohleber

 

 

"De quoi témoignent les mains des survivants? De l'anéantissement des vivants, de l'affirmation de la vie" de Janine Altounian

"Les cachés de la folie" de J.-P. Verot  

   

 

 

 

 

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Questo testo è tratto dal discorso pronunciato da J.-P. Vernant (morto il 9.01.2007) nel 1999, in occasione del 50° anniversario del Consiglio d'Europa, e che è inscritto sul ponte che collega Strasburgo a Kehl:

<<Passare un ponte, traversare un fiume, varcare una frontiera, è lasciare lo spazio intimo e familiare ove si è a casa propria per penetrare in un orizzonte differente, uno spazio estraneo, incognito, ove si rischia - confrontati a ciò che è altro - di scoprirsi senza

 "luogo proprio", senza identità. Polarità dunque dello spazio umano, fatto di un dentro e di un fuori. Questo "dentro" rassicurante, turrito, stabile, e questo "fuori" inquietante, aperto, mobile, i Greci antichi hanno espresso sotto la forma di una coppia di divinità unite e opposte: Hestia e Hermes. Hestia è la dea del focolare, nel cuore della casa. Tanto Hestia è sedentaria, vigilante sugli esseri umani e le ricchezze che protegge, altrettanto Hermes è nomade, vagabondo: passa incessantemente da un luogo all'altro, incurante delle frontiere, delle chiusure, delle barriere. Maestro degli scambi, dei contatti, è il dio delle strade ove guida il viaggiatore, quanto Hestia mette al riparo tesori nei segreti penetrali delle case.  Divinità che si oppongono, certo, e che pure sono indissociabili. E' infatti all'altare della dea, nel cuore delle dimore private e degli edifici pubblici che sono, secondo il rito, accolti, nutriti, ospitati gli stranieri venuti di lontano. Perché ci sia veramente un "dentro", bisogna che possa aprirsi su un "fuori", per accoglierlo in sé. Così ogni individuo umano deve assumere la parte di Hestia e la parte di Hermes. Tra le rive del Medesimo e dell'Altro, l'uomo è un ponte>>.

 


 


 
 
 
 
 
                      

 

 

 
 
 
 

 (in French)

 

LA TRANSMISSION DU FéMININ DANS LA FAMILLE

 

 

 

 

Anne Loncan

 

 

 

 

 

 

 

Dans cette page a eté publié le texte  de l'intervention de Anne Loncan au colloque  "La transmission du féminin"(Naples,  25 Mars  2011).

 

Nous remercions l'auteur, qui à titre gracieux a autorisé la revue de psychanalyse Frenis Zero (numéro 17, an IX, janvier 2012) à en publier la version italienne, traduite par Massimiliano Sommantico.  Cliquez ici pour lire le sommaire.

 

 

  Anne Loncan est pedopsychiatre, médecin-directeur du CMPP Le Gô à Albi, rédactrice en chef de la revue Le Divan familial. Elle est Président de la Société Française de Thérapie Familiale Psychanalytique (SFTFP),

 


 

 

 

« La seule chose qu'on leur ait apprise, c'est à bien porter la feuille de figuier qu'elles ont reçue de leur première aïeule ».

Denis Diderot[1]


 

 

 

 

 

 

 

 

Nous aborderons la transmission du féminin en suivant le cheminement de ce legs au sein de la famille à partir des mythes sociétaux pérennes dans la pensée et les pratiques occidentales, puis nous rechercherons leur infiltration dans la pensée psychanalytique. L’ensemble de ces mythes prend part à la constitution de l’enveloppe culturelle qui contient l’enveloppe psychique familiale ; nous-mêmes en avons hérité, y compris à travers les croyances et idéaux qui fondent notre pratique psychanalytique de couple et de famille. Nous verrons que les mythes proprement familiaux se distinguent des mythes sociétaux et participent à la transmission du féminin, parmi d’autres facteurs circulant dans les liens intersubjectifs conscients et inconscients, reliés aux fantasmes partagés et aux affects qui les accompagnent. La théorie des liens, associée à celle des enveloppes psychiques, nous guidera.

Sous cet éclairage, nous recenserons la multiplicité des voies qui conduisent au féminin et à la féminité chez la femme, au-delà et en deçà de la triangulation œdipienne initiale, en y incluant la profondeur généalogique.

 

Les mythes sociétaux

Dès l’Antiquité grecque, nous rencontrons avec Platon2 le mythe de l’infériorité et de l’animalité féminines, confirmé chez Aristote : les femmes, « êtres naturellement faits pour obéir », sont définies par leurs manques et rangées du côté de la matière, ne valant que pour procréer. Savoir et pouvoir, outils essentiels de la transmission, leur sont interdits, en l’absence des capacités requises. La seule chose qui les rapproche de l’homme est le mythe de l’âme asexuée. Dans l’ensemble, ces mythes seront retrouvés jusqu’à l’époque contemporaine où ils amorcent brusquement un infléchissement.

Parmi les premiers chrétiens, Paul est dans la continuité de ces idées : « l’homme […] est l’image et la gloire de Dieu, au lieu que la femme est la gloire de l’homme »3 pour qui elle a été créée. Soumettre la femme est nécessaire pour contrôler son pouvoir d’engendrement. Le dogme de l’âme asexuée, par laquelle la femme rejoint l’homme, reste une concession qui leur permet de transmettre la foi et la piété. Peu à peu leur sera reconnue une aptitude à l’enseignement, mais de manière très limitée et encadrée. On sait que les professions de l’enseignement restent massivement investies par les femmes.

Les philosophes de l’époque moderne4 se font encore l’écho de tels mythes. Pour Machiavel, par exemple, la femme est sotte, faible, dépendante et trahit facilement. Les hommes doivent se garder de la séduction par laquelle elle exerce son pouvoir. La métaphore de la Fortune illustre sa pensée : « à cause que la Fortune est femme […] il est nécessaire, pour la tenir soumise, de la battre et heurter »5.

Au XVIème siècle, la Réforme accorde avec Luther une relative dignité à la femme, reconnaissant ses vertus en matière de spiritualité et d’enseignement (de l’Evangile et aux petites filles), mais laisse inchangée sa position dans le couple : « …comme un clou planté dans le mur, la femme reste à la maison […] puisqu’elle n’a pas les moyens de conduire les affaires extérieures et publiques »6. A la même époque apparaît la figure de la sorcière, qui détient une puissance propre dont la transmission s’opérera de mère à fille au sein de la famille, mettant en péril la société toute entière.

Au siècle des Lumières quelques lueurs reflètent l’amorce d’une conception plus égalitaire des rapports entre les sexes, du moins dans le cercle restreint des philosophes. Comme d’autres penseurs de son temps, Jean-Jacques Rousseau, qui rêve d’arracher l’homme à la nature pour le conduire vers une nouvelle liberté par le « contrat social », pense à l’instruction des femmes. Mais c’est sous réserve qu’y soit développée « la vertu féminine de la dépendance », et il réaffirme les prérogatives masculines : « partout où elle [la femme] fait valoir ses droits, elle a l'avantage; partout où elle veut usurper les nôtres, elle reste au-dessous de nous. »7

De cet inventaire esquissé et partiel, nous avons écarté les idées d’autres penseurs quand elles représentent des hypothèses, idéaux, voire utopies, plus qu’elles ne reflètent la pensée de leur temps.

Les mythes qui sous-tendent les œuvres citées peuvent être regroupés ainsi, sous l’angle de la transmission :

-                    Le mythe d’un ancrage marqué de la femme dans la nature avec pour corollaire la notion de son animalité (procréation et élevage des petits lui sont réservés).

-                    Le mythe de l’infériorité féminine justifie la subordination de la femme à l’homme. Le pouvoir et la transmission du savoir, dont les enjeux sont majeurs, doivent rester l’apanage des hommes.

-                    Le mythe de la spiritualité propre à la femme lui attribue la tâche de transmettre la foi et la piété.

 

Survivances des mythes sur le féminin dans la pensée psychanalytique

Ces mythes, à peine transformés au fil des siècles, ont eu la vie dure. Dans quelle mesure ont-ils infiltré la pensée psychanalytique ? Ce questionnement contribuera à prendre la mesure de leur pouvoir d’orientation de la vie psychique et d’éclairer le contexte vivant de la transmission du féminin.

 

Freud et ses contemporains

Les références à la femme traversent l'œuvre de Freud, organisées selon des vues marquées par les mythes sociétaux précédemment recensés. Que ce soit à propos des théories sexuelles infantiles chez l’enfant, de sa vie fantasmatique (notamment « Un enfant est battu », 1919, qui concerne plus particulièrement la petite fille), de son intégration et de son dégagement de la position œdipienne, le père reste pour Freud le pôle attracteur principal, même si la chronologie place la mère en position d’antériorité. Chez la fille, il rend l’accession à l’œdipe tributaire d'une construction complexe qui, à la différence de ce qui se passe pour le garçon, nécessite un changement d’objet. Non seulement le père est prééminent, mais en outre la libido elle-même « est d’essence « mâle ». Sa conception de la psychogenèse de la féminité est « unilatérale », comme il l’indique lui-même, voire patrilatérale. Cet excès de père et de mâle, peut-être à comprendre comme une tentative pour restaurer l’autorité paternelle qu’il pressent menacée, développe et soutient les thèmes récurrents de la pensée occidentale. Freud, en phase avec les courants intellectuels les plus novateurs de son temps, est aussi l’héritier d’une tradition que tout à la fois il combat, justifie et renouvelle. A son crédit, il faut porter le fait qu’il ne méconnaît pas les facteurs sociaux susceptibles d’infléchir le développement psychique, comme l’indique un passage de « Pour introduire le narcissisme » (1914). Selon lui, le développement pubertaire est l’occasion d’une augmentation du narcissisme chez la jeune fille, notamment lorsqu’il coïncide avec celui de la beauté, conduisant à « un état où la femme se suffit à elle-même, ce qui la dédommage de la liberté du choix d’objet que lui conteste la société »8.

Outre que les points évoqués s’arriment au mythe de la puissance de la nature, nous retrouvons celui de la domination masculine (dont le corollaire est l’infériorité de la femme) qui sous-tend aussi la transmission du surmoi : cette instance qui contrôle la vie actuelle plonge dans les générations qui précèdent et la notion d'un surmoi faible chez la femme est cohérente avec l’idée d’une infériorité féminine. Parmi les contemporains puis les continuateurs de la pensée freudienne, je citerai seulement des travaux de psychanalystes femmes, pour ce qu’ils témoignent aussi de la transmission des mêmes mythes.

Elève de Freud, Helene Deutsch prolonge la pensée du maître. Ses nombreux écrits consacrés à la psychologie féminine montrent une légère condescendance à l'égard des femmes. Elle voit l’accomplissement de la femme dans ses fonctions génitrices, au plus près de l'anatomie et de la physiologie, comme dans son travail sur « La psychologie de la femme en rapport avec ses fonctions de reproduction » (1925). Son analyse, paradigme de nombreuses études ultérieures, tente de dégager une spécificité féminine dont la noblesse serait équivalente à celle de l'homme. Sur les traces de Freud, elle évoque l'engagement de la petite fille dans l’œdipe. Les processus qu’elle décrit reposent sur un parallèle entre l’aspect quantitatif de la libido et la taille des organes génitaux : le clitoris ne pouvant capter autant de libido que le pénis chez le garçon, il se montre relativement modeste dans ses exigences et permet à la femme de conserver des « traits pervers polymorphes » infantiles. Par le biais d’une démonstration alambiquée qui semble plus intellectuelle que clinique, Helene Deutsch attribue au vagin une fonction maternelle telle que la femme « se développe réellement dans le sens de la féminité ». L’accomplissement féminin culminera avec la grossesse et l’accouchement, véritable « orgie de plaisir masochiste » où les pulsions sadiques connaissent aussi leur apogée avec « l’expulsion du fœtus ». L’accouplement étant déjà « une tentative et un commencement d’accouchement», l’idéal du moi de la femme s’incarnera dans l’enfant.

Helene Deutsch réussit la prouesse de confirmer, à l'aide d'outils psychanalytiques, la formule traditionnelle "Tota mulier in utero", concluant sans trace d’humour : « S’il n’y avait pas chez la femme cette funeste disposition à la bisexualité et le clitoris avec ses tendances masculines, comme serait simple et évidente pour elle la voie vers une maîtrise harmonieuse de son existence ».

 

Le devenir femme après Freud

Dans la constitution d’un féminin qui prélude à l’identité féminine ultérieure, la sexuation archaïque est orientée précocement dans la dyade mère-enfant, du fait de l’appartenance de la mère au monde des femmes : on peut y voir la quintessence du lien narcissique animé par l’attrait du même. La séduction homo-érotique maternelle entretient activement l’investissement dont elle est l’objet par le biais d’une emprise harmonieuse, nécessaire à l’épanouissement d’une omnipotence primitive de bon aloi. A cet égard, et parce que la séduction homosexuelle de la mère est affectée d’un coefficient de sadisme, Alberto Eiguer (2002) signale qu’il importe de distinguer homosexualité et homo-érotisme pour retenir ce qui se joue de plaisant dans ce dernier registre. Penser cette inscription précoce dans le féminin ne va pas de soi. Ainsi Jacqueline Godfrind (2001) s’interroge : « Pourquoi appeler « féminin » ce quelque chose d’originel qui appartient à la préhistoire de tout un chacun, sinon à penser que ce choix terminologique correspond à une « théorie sexuelle infantile » qui conceptualise une connaissance “ biologique’’ inscrite dans l’inconscient : au début était la mère et cette mère est femme. » Elle insiste sur le fait qu’une telle connaissance ne peut venir que dans l’après-coup, l’origine du « féminin précoce » étant rapportée aux investissements parentaux, indépendamment des éprouvés du bébé.

Le couple est l’un des axes de maturation qui conduit la femme à intégrer pleinement son genre. Selon cette perspective, les écrits de Jacqueline Schaeffer (1997) magnifient le part du couple à travers la figure de « l’amant de jouissance ». Reprenant avec conviction le courant énergétique qui parcourt l’œuvre de Freud, elle insiste sur la quantité et la constance de la poussée d'une libido qui tend vers l’« accomplissement » érotique de la femme dans la rencontre sexuelle. Sans dénier les préalables qui installent la femme dans son genre, Jacqueline Schaeffer fait de l’amant l’agent décisif de l’accomplissement de la femme dans la jouissance masochiste, « expérience initiatique » préparée dès l’aube de la vie par la co-excitation générée par l’attente de la mère. La première effraction organisatrice est l’œuvre de la pulsion agissant en séductrice (auto-séductrice), puis se construit le « masochisme érotique, psychique, ni pervers, ni agi […] gardien de la jouissance sexuelle ». Il assure la capacité du moi à « admettre de grandes quantités d’excitation non liées ». L’auteur rappelle les propos de Freud concernant la dépendance et souligne la similitude des positions de la femme et de l’enfant envers l'objet d'amour. Elle considère la jouissance masochiste comme une spécificité féminine qui atténuerait la dureté du "roc du biologique" et offrirait à l'homme la clé de l'énigme : s'il est l'agent d'une telle jouissance, il peut y accéder par identification à la femme.

Notons que, dans ce contexte théorique, la femme n’advient véritablement que dans une transmission essentiellement horizontale, par une relation à l'amant de jouissance placée sous le signe de la soumission. La maternité, même fantasmatique, semble avoir perdu son statut historique.

Sylvie Faure-Pragier (1999), quant à elle, pense qu’afin de préserver la paix et l’harmonie, la mère doit être soumise au père et l'investir. Elle offrira ainsi à sa fille un support identificatoire objet d’amour, qu’elle pourra ensuite déplacer.

 

Dans toutes ces études, les hommes et les pères restent les initiateurs du fonctionnement conjugal et familial, les moteurs de l’identification féminine. Retenons quelques axes privilégiés que nous y avons décelés :

-                     le maintien de l'œdipe organisateur, dénominateur commun dont les paramètres varient ;

-                     l'intérêt renouvelé pour le rôle de la mère,

-                     l'accent mis sur le couple.

Au final, métamorphosée par la théorisation qui s’offre comme nouveau marchepied mythique, la soumission de la femme dans le couple gagne en « culture » ce qu’elle semble perdre en « nature ».

Les différentes conceptions psychanalytiques restent déployées principalement dans le triangle œdipien inscrit dans le cercle familial où se nouent toutes les combinaisons possibles. La pluralité des paramètres (pré-oedipien homo-érotique ou homosexuel, œdipien, amoureux, maternel) qui se superposent, s’intriquent dans la simultanéité ou la succession en des perspectives variées, nous semble plus facile à intégrer si l’on utilise la théorie des liens intersubjectifs dans la famille qui inclut une temporalité dépassant l'individu, sans quoi les effets de la transmission, dont celle du féminin, restent comme épars ou condamnés à des rapports de proximité.

 

Illustration clinique

Il s’agit d’une thérapie familiale dont la durée s’est établie sur sept années. La famille comprend le couple parental et deux jumelles nées avec Assistance Médicale à la Procréation, après une interruption thérapeutique de grossesse. Au début de la thérapie, Delphine et Sabine vont sur leurs 8 ans. Elles présentent toutes deux des troubles de la sphère oro-alimentaire et des problèmes scolaires en secteur : l’une n’apprend pas à lire, l’autre ne comprend rien aux maths. Elevées « comme deux sœurs et non comme des jumelles », elles sont dissemblables en tout. Delphine est coquette et exubérante, elle adore plaire, tandis que Sabine a en horreur tous les indices de féminité et de séduction érotique, le mot « amour » la révulse.

 

L’importance du transgénérationnel

Du côté du père, signalons, pour amorcer une idée des alliances inconscientes dans le couple, une série de veuves précoces, sa grand-mère puis sa mère, et l’existence d’un frère aîné handicapé dans le rôle de substitut paternel. La mère, que nous prénommerons Jeanne pour faire repère dans une série de quatre générations, a vécu la petite enfance de ses filles comme un cauchemar ; elle se sentait incapable de s’occuper des deux en même temps, envahie par des fantasmes d’infanticide. Sa vie affective est très emplie par sa propre mère, dite narcissique et inaffective, pour qui elle serait principalement un objet à éprouver, à attaquer, à détériorer. Elle cherche à la satisfaire en lui confiant régulièrement les enfants, plutôt Delphine, plus apte à « supporter » sa grand-mère, comme si elle la lui donnait en pâture.

Dans la deuxième année de la thérapie, le transgénérationnel va apparaître à travers un épisode étrange. Des manifestations d’encoprésie surgissent chez Delphine. Elle quitte clandestinement l’école pour aller aux toilettes à la maison, non sans souiller ses culottes. Cette histoire est analysée en détail jusqu’à ce que Jeanne finisse par évoquer, à contrecœur parce que « ça fait trop psy », des symptômes similaires chez sa propre mère. Celle-ci souffre de coliques avec besoins impérieux, elle ne peut plus sortir de chez elle. Et Delphine est censée n’en rien savoir. La transmission de grand-mère à petite-fille s’annonce sur un mode bien archaïque.

Juste à la séance suivante, quand Delphine dessine « une belle jeune fille », sa mère pense à ce que Sabine lui a confié récemment : « Les princesses n’ont pas de cucul ». Sabine précise : les princesses sont belles et parfaites, elles ne peuvent pas avoir de « cucul », parce que c’est sale. La mère en vient alors à évoquer la formule qu’elle utilise pour couper court lorsque ses filles se montrent récalcitrantes : « C’est comme ça parce que je suis la reine ». A la perception de la satisfaction de Jeanne, je sens résonner en moi la sentence royale « parce que tel est mon bon plaisir ». L’interfantasmatisation va renforcer au cours de la séance l’idéalisation qui concentre beauté, richesse et pouvoir sous la bannière de la reine, héritière et maillon d’une dynastie. Les idéaux grandioses et triomphants écrasent le contenu archaïque et honteux de la séance précédente.

 

Un objet transgénérationnel

Jeanne avait évoqué sa grand-mère maternelle en la nommant toujours par son prénom, comme cette dernière l’exigeait. Cette femme était décédée depuis quelques années. Très jeune, elle avait donné naissance à une fille unique et illégitime, puis mené ouvertement une vie dissolue en négligeant cette enfant, placée en institution quelques années plus tard.

Dans son enfance, Jeanne trouvait plutôt « rigolote » cette grand-mère qui exhibait fièrement ses bijoux de pacotille lorsqu’elle venait en coup de vent rendre visite à sa famille. Mais ses comportements aberrants, asociaux et agressifs la faisaient considérer comme « folle ». La problématique de la folie infiltre constamment les fantasmes maternels et Sabine est le lieu électif de leur projection.

 

Le transgénérationnel dans les rêves

Dans la lignée maternelle, les liens mère-fille sont placés sous le signe du manque et de la quête : le narcissisme maternel laisse peu à offrir. Jeanne commente : « C’est difficile de donner quand on n’a pas reçu. » Elle aussi tend à instaurer des liens d’emprise avec ses filles ; l’une s’y prête, l’autre pas.

Certains récits de rêve vont faire surgir des objets transgénérationnels et nourrir l’interfantasmatisation qui active la transmission du féminin. En voici quelques extraits.

Le premier rêve est raconté par la mère au tout début de la thérapie. Elle gravit une pente, avec difficulté et précipitation, tenant Delphine par la main. Lorsqu’elle jette un regard en arrière, elle voit sa mère au loin, en bas.

Un rêve de Sabine : un inconnu se prépare à faire exploser la maison de ses grands-parents, proche de la sienne. Sabine parle de son impuissance à l’en empêcher.

Un autre rêve de la mère : La grand-mère souhaite acheter une résidence secondaire, « comme une fantaisie ». Jeanne l’accompagne pour visiter une maison très ancienne, vide, triste et délabrée. En quittant la bâtisse, elles tombent sur une sorte d’apparition, un homme qui menace la vie de Jeanne sans que sa mère y prête attention : elle vient de remarquer une légère rayure sur la carrosserie de sa voiture. Jeanne éprouve un intense sentiment d’abandon et elle ne signale pas le danger.

Un dernier rêve de Delphine qui entre alors dans l’adolescence : elle est au collège, dans sa classe. Au mur, le portrait d’un jeune homme dans un cadre. Il descend de son cadre, puis la suit dans la rue où elle se promène avec ses copines ; elle n’ose pas se retourner, elle est inquiète.

 

Brefs commentaires

Dans la lignée maternelle, la souffrance de la filiation conduit les mères à promouvoir des liens d’emprise avec leurs filles. Le père l’a compris et s’en agace : « Elles sont toutes les mêmes de mères en filles sur quatre générations. »

Ensemble, ces femmes font partie d’une sorte de dynastie. La « reine » Jeanne, est elle-même sous l’emprise de la reine-mère. Ancêtres et passé engendrent une angoisse, un sentiment de menace : y penser, les regarder est dangereux, explosif. Les objets transgénérationnels que sont l’arrière-grand-mère et la grand-mère alimentent et surchargent le bagage fantasmatique familial. Rappelons que le concept d’objet transgénérationnel introduit par Alberto Eiguer désigne un ancêtre qui génère des fantasmes, des affects et des identifications. S’y rapportent, chez les fillettes, le refus inconscient de la procréation et du féminin avec rejet des signes de féminité, attraction/répulsion pour les matières corporelles et le charnel ; ce refus pouvant être déplacé sur l’alimentation ou les nourritures scolaires. L’arrière-grand-mère est un objet transgénérationnel à la fois répulsif (femme légère et mère indigne) et attractif pour la liberté qu’elle a toujours affichée, pour son caractère hors normes. Elle incarne le mythe qui spécifie cette famille : nous sommes différents des autres, nous sortons des sentiers battus. Jeanne, dont le mari dit avec une certaine admiration : « c’est une rebelle » en est la légataire et la gardienne. Chacun dans la famille illustre le mythe à sa manière, comme pour en souligner la fonction fédératrice, alors qu’il aurait pu signifier le dérèglement. A l’interface entre vie consciente et inconsciente, ce mythe organisateur est tempéré par une contrepartie qui émousse ses potentialités négatives : les idéaux familiaux sont principalement orientés d’une part vers une vie saine, d’où serait bannie toute source de pollution et d’autre part vers les arts, la littérature, la musique, le dessin.

On aura compris qu’au moins un autre objet transgénérationnel est présent : l’arrière-grand-père « inconnu », dont le patronyme sera toutefois prononcé vers la fin de la thérapie. Il condense une série de représentations péjoratives de père ou d’amant : fantôme, mort ou assassin potentiel, qui attaquent le féminin.

Cette illustration clinique impressionniste permet de rendre compte du caractère fondateur des liens narcissiques (la dynastie). Il est clair que le travail du négatif y est prépondérant, particulièrement visible lorsqu’un effet starter se produit à l’évocation des premières similitudes grand-mère/petite-fille. La dimension du pulsionnel dans la transmission est repérable à travers l’intrication des liens narcissiques et des liens objectaux animés par la libido. A partir des faces sombres de la mythologie familiale pourra émerger une reprise mythopoïétique qui offrira plus de place au père et à l’élaboration des fantasmes partagés issus de sa lignée (notamment le handicap) et de leurs points de croisements avec ceux venus de la lignée maternelle. La défaillance maternelle déniée et le refus du féminin, particulièrement dans sa dimension maternelle, auraient été ici au fondement de l’alliance inconsciente du couple parental : dans chaque lignée se rencontrent des femmes abandonnées, par le père et l’amant dans la lignée maternelle, par la mort de leur mari dans la lignée paternelle, livrées à une difficile reconnaissance du féminin en elles.

 

L’apport de la psychanalyse familiale

Quand les travaux psychanalytiques classiques mettent l’accent sur les processus et instances intrapsychiques, sur la relation d’objet, la psychanalyse familiale comprend ces données et conduit vers la conception d’un ensemble cohérent des voies de la transmission du féminin. La théorie des liens inconscients construits dans l’intersubjectivité offre un élargissement et un enrichissement en énonçant la complémentarité des voies de la transmission dans la reconnaissance réciproque et la mutualité, si ce n’est la symétrie. Si la transmission repose principalement sur l’axe métaphorique des liens, qui en assure l’ossature psychique, la part métonymique de la transmission reposant sur la contiguïté entre le sujet et son contexte intersubjectif. Ces facteurs contextuels trouvent place dans la dimension synchronique de la transmission où ils constituent des relais préalables à leur inscription dans la diachronie et l’intrapsychique. Leur opérativité s’inscrit de manière souvent infra-verbale, constituant la toile de fond des processus de transmission qu’ils permettent de penser en termes souples.

Le féminin se déploie sur le socle d’une proto-identité féminine établie au sein de la dyade mère-enfant sur un mode homo-érotique par le jeu des investissements massifs circulant autour de la naissance. La mère est au premier rang pour protéger et soutenir les fonctions vitales, pour décliner toute cette grammaire du contact charnel, spirituel et affectif qui évolutive graduellement suivant les besoins de l’enfant pour le conduire vers l’inscription dans l’œdipe. Sa vie durant, la mère conserve une fonction dont le sens se prolonge et se transforme au sein du lien materno-filial, comme les processus œdipiens eux-mêmes évoluent en fonction des âges de la vie. Chez le père comme chez la mère, la force de créer un lien de filiation a une double origine : elle est puisée dans le lien d'alliance instauré dans le couple avec la mise en commun de fantasmes, mythes et idéaux, mais elle se nourrit aussi dans les liens généalogiques qui précèdent ce lien d'alliance.

A chaque génération le lien de couple renforce et transforme le féminin dans sa dimension érotique et renouvelle la bisexualité où il prend place. De même, la naissance de chaque enfant mobilise particulièrement le féminin maternel. Ces deux dimensions, verticale (ascendante, mais aussi descendante) et horizontale sont les conditions d’une transmission qui donnera à la psyché des outils pour faire face aux traumatismes dont beaucoup sont également liés à la génération (ici la perte d’un enfant par ITG9, pour ne retenir que cet exemple).

 

En guise de conclusion : entre mythes sociétaux et mythes familiaux…

Parmi les agents de la transmission qui transitent par les liens, on a pu voir que les mythes propres au groupe familial se distinguent des mythes sociétaux. Dans le cas présenté, ces derniers sont peu apparents et les mythes familiaux y sont plutôt de nature à les combattre, aidés en cela par la force des idéaux. Repérables dans des productions langagières aux implications multiples, les mythes familiaux fournissent une vision du monde familial, éclairent pour chacun de ses membres la compréhension de l’origine de la famille, offrent des bornes auxquelles chacun peut se fier pour se reconnaître comme membre du groupe. L’adhésion aux « vérités » qu’ils énoncent est bien sûr requise. Que ce soit par le refus du féminin ou la rébellion contre lui, la transmission du féminin et de la féminité passe aussi par eux, sans préjudice des mythes sociétaux qui sont la toile de fond de notre enveloppe culturelle. L’impact des mythes sociétaux en famille et en chacun de nous sera dépendant de la perméabilité, de la souplesse et de la définition de l’enveloppe familiale. Une enveloppe « haute définition », où les filtres seront précisément définis par les mythes et idéaux familiaux sera plus protectrice à l’endroit des mythes sociétaux en désaccord avec eux, sans toujours enfermer le groupe familial. A l’inverse, une enveloppe familiale mal définie par défaillance des mythes et des idéaux, ou déchirée en raison d’impacts traumatiques, laissera libre cours à l’implantation des mythes sociétaux à la place des mythes familiaux reniés ou effacés. Chacun de nous est le siège de résonances ou de conflits entre mythes sociétaux et mythes familiaux, processus qui peuvent infiltrer notre contre-transfert, comme ils infiltrent la théorie. Gageons que la mythopoïèse psychanalytique a encore des avancées à réaliser…et de beaux jours devant elle.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes:

[1] Sur les femmes, in Œuvres, Paris, Gallimard, Pléiade.

[2] Platon, le Timée : « Des hommes qui étaient nés, tous ceux qui étaient lâches ou qui passaient leur vie dans l’injustice, c’est un propos vraisemblable qu’en femmes ils furent changés à la seconde naissance.

[3] Epître aux Corinthiens

[4] De 1453, chute de Constantinople à la Révolution française.

[5] (Le Prince, XXV, Œuvres complètes, Gallimard, Pléiade, 1952, rééd. 1982, p. 364-367).

[6] Le livre de la Genèse, in Œuvres, t. XVII, Genève, Labor et Fides, 1955-93.

[7] L’Emile.

[8] C’est nous qui soulignons.

[9] Interruption thérapeutique de grossesse.

 

 

 

 

           

Bibliographie

Deutsch H. (1925), « La psychologie de la femme en rapport avec ses fonctions de reproduction », in Féminité mascarade. Etudes psychanalytiques réunies par Marie-Christine Hamon, Paris, Seuil, 1994.

Eiguer A. (2002), L’éveil de la conscience féminine, Pars, Bayard.

Faure-Pragier (1999), « Le désir d’enfant comme substitut du pénis manquant : une théorie stérile de la féminité », in J. Schaeffer et al., Clés pour le féminin, Paris, PUF.

Freud S. (1919), « Un enfant est battu », in OC XV, Paris, PUF, 1996.

Freud S. (1914), « Pour introduire le narcissisme »

Freud S. (1920), « Au-delà du principe de plaisir ».

Godfrind J. (2001), Comment la féminité vient aux femmes, Paris, PUF.

Schaeffer J. (1997), « La belle au bois dormant. Comment le féminin vient aux filles. », in J. Schaeffer, Le refus du féminin, Paris, PUF.

 

   

 

 

 

           

 

 

 

 

 

              

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
                                                      

 

    english version

  version française in italiano
"THALASSA. Portolano of Psychoanalysis" is a co-production of "Penta Editions" (Dir. Cosimo Trono) and "Frenis Zero" revue (Dir. Giuseppe Leo) and it would be an attempt to link psychoanalysts and psychotherapists, belonging to the Mediterranean countries. Why would we put the Mediterranean Sea at the centre of attention of psychoanalytic culture? Because it continues keeping , in spite of a time of globalisation of human, cultural and economic exchanges, a central role of hinge between West and East, between cultural patterns dramatically faced with the contemporary problem of sharing universalizable patterns of "humanitas" and civilization. Psychoanalysis, with its group and mass-psychology functioning theories, can help in understanding the anthropological transformations concerning human societies and social institutions in the contemporary world. Our preminent interest is focused on the transformations regarding the cultural "koiné" that has been historically configured as mediterranean, and, moreover,  on the way psychoanalysis can provide interpretative means to investigate them thoroughly. Linking each other  psychoanalysts who, in spite of their different professional backgrounds, share a common belonging to the same cultural milieu, means consulting those who think about such changes from a point of view in which psychoanalysis keeps a preminent role. The means to create this link  would be the traditional ones (through international congresses and colloques), but also those provided by  internet and new communication technologies. "THALASSA. Portolano of Psychoanalysis" est une co-production de "Penta Editions" (Dir. Cosimo Trono) et de la revue "Frenis Zero" (Dir. Giuseppe Leo), née avec le but de mettre en réseau psychanalystes et psychothérapeutes provenants de Pays  Méditerranéens. Pourquoi voulons nous  mettre la Mer Méditerranéenne au centre de l'attention de la culture psychanalytique? Parce que celle-ci continue à tenir, bien que dans une époque de mondialisation des échanges humaines, culturels et économiques, un role central de charnière entre Occident et Orient, entre patterns culturels  dramatiquement confrontés avec la question toute contemporaine de partager de patterns universalisables de "humanitas" et de civilisation. La psychanalyse, avec ses theories du fonctionnement groupal et  des masses, peut nous aider à mieux comprendre les transformations anthropologiques concernantes les sociétés humaines et les institutions sociales dans le monde contemporain. Notre prééminent interet est concentré sur les transformations qui regardent cette koiné culturelle qui historiquement  s'est formée comme mediterraneenne , et sur le comment la psychanalyse peut donner des outils interpretatifs pour approfondir la connaissance de celles-ci. Mettre en liaison des psychanalystes qui, malgré les différentes traditions professionnelles de provenance, partagent l'appartenance au meme milieu méditerranéen,  veut dire interpeller ceux qui réfléchent sur tels changements à partir d'une perspective où la psychanalyse garde une place prééminente. Les moyens pou créer tel réseau seraient ceux traditionnels (séminaires et colloques internationaux), mais aussi innovateurs comme ceux-ci donnés par internet et les nouvelles technologies de communication.  "THALASSA. Portolano of Psychoanalysis" è una co-produzione di "Penta Editions" (Dir. Cosimo Trono) e della rivista "Frenis Zero" (Dir. Giuseppe Leo), nel tentativo di mettere in rete psicoanalisti e psicoterapeuti provenienti dai paesi del Mediterraneo. Perché porre il Mediterraneo al centro dell'attenzione della cultura psicoanalitica?  Perché esso continua ad avere, pur in un'epoca di globalizzazione di scambi umani, culturali ed economici,  quel ruolo centrale di cerniera tra Occidente ed Oriente, tra patterns culturali  messi drammaticamente a confronto con la  problematica contemporanea della condivisione di modelli universalizzabili di "humanitas" e di civiltà. La psicoanalisi,  con le sue teorie sul funzionamento dei gruppi e della psicologia  delle masse, può agevolare la comprensione delle trasformazioni antropologiche  che riguardano le società umane  e le istituzioni sociali nel mondo contemporaneo. Il nostro precipuo interesse è concentrato sulle trasformazioni che hanno per oggetto quella  koiné culturale che storicamente si è configurata come 'mediterranea', e su come la psicoanalisi possa fornire strumenti interpretativi per approfondire  la conoscenza di esse. Porre in collegamento tra di loro gli psicoanalisti che, pur nella diversità delle tradizioni professionali di provenienza, condividono  l'appartenenza al medesimo milieu mediterraneo, significa interpellare coloro che riflettono su tali rivolgimenti da una prospettiva in cui la psicoanalisi mantiene un ruolo preminente. Gli strumenti per creare tale rete saranno quelli tradizionali (attraverso dei seminari e dei congressi internazionali), ma anche quelli innovativi offerti da  internet e dalle nuove tecnologie di comunicazione.

 

 

  

 

A (Aberastury-Avunculo)
B-C (Babinski-Cura)
D- E (Dador de la mujer-Ey Henri)
F- G (Fachinelli Elvio-Guilbert Yvette)
H-I (Haas Ladislav-Italia)
J-M (Jackson John- Myers F.W.H.)
N- O (Naesgaard Sigurd-Otsuki K.)
P (Pacto denegativo-Putnam)

 

 
     

 

 

 Co-Editors:

Cosimo Trono - psychanalyste, énseignant Univ. Paris XIII, directeur Editions "Penta" telecharger  le catalogue

Giuseppe Leo - psichiatra, Centro Psicoterapia Dinamica (Lecce- Italia), editor "Frenis Zero" click here

Comité scientifique/Comitato Scientifico/Scientific Board:

Abram Coen (Paris) psychiatre, chef du service secteur infanto-juvenil Paris-Nord,  directeur collection "Psychanalyse, Médecine et Societé" chez Penta Editions.

Nicole Janigro (Milano) psicoanalista junghiana, nata a Zagabria, collabora a progetti di formazione legati al tema dell’ elaborazione del conflitto, rivolti a volontari e operatori attivi sul campo nelle aree di crisi della ex Jugoslavia. Ha in corso una ricerca su sogno e guerra. 

 

   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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